On s’était habitué à l’appeler «pont Bacalan-Bastide», mais la fin du chantier approchant (mise en service début 2013), la question du nom officiel du futur pont levant commence à sérieusement se poser. Le président de la Cub Vincent Feltesse (PS) a son idée sur la question, et il la soumettra aujourd’hui au maire de Bordeaux et aux élus du bureau de la CUB.
La date n’est pas choisie au hasard, puisque ce 10 mai est la journée commémorative de l’abolition de l’esclavage. Or c’est le nom d’un grand combattant de la cause abolitionniste, Toussaint Louverture, que Vincent Feltesse voudrait donner au franchissement bordelais.
Esclave affranchi de l’île de Saint-Domingue, Toussaint Louverture s’est rendu célèbre en prenant la tête de l’insurrection contre la présence française et espagnole sur l’île. Son combat est à l’origine de la première abolition de l’esclavage en 1794. Donner son nom au pont bordelais serait ainsi, estime le président de la CUB, «une manière de renouer les fils d’une histoire qui n’a jamais été un long fleuve tranquille. Ces 15 dernières années, Bordeaux, à l’instar de Nantes et La Rochelle, a engagé un travail de mémoire collective autour des liens avec la traite négrière.» La question sera certainement évoquée dans le cadre des cérémonies commémoratives qu’organise la ville de Bordeaux aujourd’hui à 18h30 sur le quai des Chartrons (suivies d’une conférence à 19h30 au musée d’Aquitaine sur le thème des héritages artistiques et culturels de la Traite négrière et de l’Esclavage).•
photo : archives Anthony Rojo