J’ai été très étonnée de m’apercevoir après ma lecture que ce roman avait déjà été lu par une très grande partie de la blogosphère et plébiscité par bon nombre de blogueuses.
Il faut dire que c’est une bien jolie lecture, certes un peu triste et qui laisse un petit goût nostalgique, mais qui nous imprègne par sa douceur.
J’ai beaucoup aimé la pudeur de l’attachement entre le couple Kinsella et la petite fille qu’ils accueillent chez eux et j’ai senti malgré la rudesse des comportements et le peu de mots échangés comment naissait l’amour pour cette enfant quasiment abandonnée par sa famille.
Abandonnée, pas vraiment pourtant, puisque la femme qui recueille la fillette est la sœur de sa mère, mais c’est le sentiment que cela laisse. Le père ne lui dit pas au revoir, il oublie ses vêtements et s’en va comme un malhonnête ayant déposé un paquet encombrant…
L’été va se dérouler lentement, sans heurts, dans le calme et la sérénité, une ambiance que l’enfant ne connait très certainement pas dans sa propre famille. Pourtant, il y a bien quelques mystères, des bouches qui se ferment, des on-dit, des ragots, et des vêtements qu’on lui sort des placards sans qu’elle se pose la question de leur provenance…
L’atmosphère est paisible et bienveillante et les secrets ne pèsent donc pas trop lourd sur le cœur de l’enfant qui s’épanouit, apprend à aimer la nature, profiter du temps et du paysage superbe de son Irlande natale. Même les trois lumières qui brillent au loin ne lui font pas peur…
Un très beau texte, lumineux, où les sentiments affleurent avec délicatesse, mais néanmoins une force impressionnante. Les émotions s’enchainent au fil de la lecture, nous ramènent aux abandons de notre enfance, à nos peurs incontrôlées et tues, à notre âme d’enfant. La révolte des adultes que nous sommes devenus affleure devant le constat de l’enfance mal aimée, devant l’inconscience de certains parents. Et puis nous fondons de tendresse devant ce petit bout de fille, cette Pétale qui de son sourire illumine ceux qui l’entoure. Le pays lui-même semble vivant, avec ses vents, la terre aride, le soleil implacable de cet été et la mer au loin l
Une superbe lecture !