L’une des originalités et des beautés de ce film, c’est de raconter le terrible naufrage par le biais d’un personnage qui l’a vécu de l’intérieur... Une certaine Rose Dawson. Et pourtant, tout commence par l’enquête que mène, autour de l’épave, une équipe de scientifiques qui considèrent qu’il n’y a plus de survivants pour les renseigner davantage sur les secrets engloutis. Mais le film bascule quand une très vieille dame les appelle au téléphone. Avant ce témoignage inespéré, les images somptueuses et troublantes de l’épave au-dessous de la mer (sorte de cité engloutie) alternaient avec les images clinquantes du dispositif mis en place au-dessus de la mer. Tout naturellement, désormais, derrière l’œil bleu de la rescapée qui commence son récit, le filtre de la mémoire ouvre la voie d’eau...
La vieille dame est installée dans « sa chambre » à bord du bateau. On commence par lui raconter, avec un luxe de détails, les circonstances exactes du drame et la façon dont le Titanic a fini par sombrer... Astucieuse mise en abyme du naufrage puisque l’un des spécialistes anticipe de façon très scientifique sur ce que le film va montrer dans les deux heures qui vont suivre. C’est désormais « au tour » de la vieille dame... Au milieu des vestiges remontés à la surface, des objets, des bijoux, un miroir de conte de fée qui lui transmet brutalement « ce reflet qui a quelque peu vieilli », elle replonge elle aussi dans la chambre, se repère mieux que le sous-marin miniature, redescend les escaliers, retrouve le pont du navire et ce point névralgique de la proue où tout a commencé, où tout a fini.