Le sujet est connu. Qui n'a pas entendu les Habits neufs de l'empereur et l'histoire de la Princesse au petit pois dans sa prime jeunesse ? La pièce est connue aussi par la mise en scène que Philippe Awart en a faite il y a deux ans.
Aller la (re)voir c'était prendre le risque de la déception. Et non ! Le travail de cette jeune troupe est formidable d'ingéniosité. Ils ont astucieusement misé tout le budget "décors, costumes et accessoires" sur ces derniers, alors que Philippe avait les moyens de satisfaire ses ambitions dans les trois domaines.
Le décor est réduit à sa plus simple expression. Quatre voiles transparents tombent des cintres. Quand on n'a pas les moyens de faire sophistiqué il faut être inventif. Et Alexandre Blazy metteur en scène, et acteur l'est à 500%. Rien que ces roses rouges sur chaque dossier de fauteuil font un effet boeuf à l'arrivée des spectateurs. Notre cerveau commence à cogiter. J'y ai d'abord vu un ersatz de tomate à lancer si je ne trouvais pas le jeu des acteurs à mon goût. Je n'étais pas loin ...
Mes voisins ont cru qu'un message secret était caché au centre.
Cela commence fort, tout de suite, avec des costumes très "designés" et intelligemment conçus pour faire des changements aussi vite qu'Arturo Brachetti dans ses performances.
Scratch alors ! On comprend qu'une entreprise française soit le numéro deux mondial dans le domaine (blague mise à part, il faut absolument que la compagnie invite le patron).
Intelligent, inventif, joyeux, et universel. En plus c'est très fort d'avoir tout misé sur les costumes puisque l'apparence est le thème central de la pièce. Mais ceci ne serait que gadget s'il n'y avait pas tant de talent dans l'interprétation des comédiens. il en faut pour interpréter une quarantaine de rôles à seulement 5, et sans que le spectateur ne s'aperçoive de toutes les supercheries.
Le Roi Nu d’après Evguéni Schwartz, mise en scène Alexandre Blazy, par la Compagnie Fulguro, Théâtre de Belleville, 94 rue du Faubourg du Temple, à 20 Heures 30 encore les lundis è, 14 et 21 mai 2012.
Il sera en Avignon, en off, mais en Avignon tout de même, tous les soirs au Théâtre BUFFON. Pendant un mois, Du 7 au 29 juillet 2012, on peut espérer qu'il aura le temps de convaincre les programmateurs des théâtres. C'est une belle campagne à faire. Longue vie à ce roi nu !