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2012 : qui pour succéder à Adele ?

Publié le 10 mai 2012 par Vinsh

2012 : qui pour succéder à Adele ?

Adele - Vogue US mars 2012


Il y a un an, on était en pleine année Adele. 2011 aura été une grosse année pour la jeune britannique, qui est entrée dans l'Histoire de la musique de son pays, entre records de ventes et de diffusions, Grammy Awards et reconnaissance internationale. Encore aujourd'hui, 21 reste dans le Top 10 de nombreux charts à travers le monde. Ce n'est probablement pas demain qu'un album fera une telle unanimité tranquille, qu'il squattera la première place du Billboard pendant la moitié de l'année, ou qu'il tutoiera les records de ventes dans une industrie pourtant moribonde. Alors qu'on attendait en 2011 une nouvelle année Gaga, on a eu une année Adele. Comme on avait eu Gaga en 2010, Beyoncé en 2009, Duffy et les Kings of Leon en 2008, Amy Winehouse en 2007... De ces artistes qui, chaque année, sans nécessairement être de parfaits inconnus surgis de nulle part pour remplir une case vide du bestiaire de la pop, prennent soudain une dimension nouvelle et vivent "leur" grande année. Celle qui, pour le grand public comme pour les fans, marquera à jamais leur carrière et fournira les morceaux-clés des concerts qu'ils donneront encore quinze ans plus tard. Jusqu'à cette consécration mainstream qui prouve que même Tatie Raymonde a entendu parler de l'artiste : quand il/elle fait la Une du Télé 7 Jours.
Ce sont ces années qui déterminent la longévité des chanteurs et groupes pop, que tu les appelles commerciaux ou non : celles où ils sont capables de passer d'une fan base réduite mais solide, qui les suit depuis le début et les suivra toujours, à une large audience qui tombe sous leur charme. L'exemple auquel je pense souvent pour illustrer ce phénomène est Robbie Williams. Franchement, qu'aurait été sa carrière sans l'année 1997 ? Quand autour d'une année charnière et d'un album, voire d'un seul single, le mec a réussi à emmener le grand public dans son univers, quitte à le faire suivre ensuite dans des chansons et des ambiances radicalement différentes (a-t-il jamais été capable de proposer une autre ballade aussi gracieuse depuis toutes ces années ? Non, il est plutôt devenu une sorte de superstar mégalo rigolote, ce qui est toujours mieux que de finir comme Bryan Adams). 1983 changea à jamais la carrière de Michael Jackson. 1995 celle d'Alanis Morissette. 2003 celle de Norah Jones. L'année culte, celle après laquelle plus rien n'aura la même saveur, le même attrait, le même succès. Mais en 2012, qui va faire ça ? Qui aura son année Adele cette année ? A-t-il/elle déjà pointé le bout de son single ?
Petite revue des troupes en présence. Enfin seulement de sept candidats un peu sérieux (même si on n'est qu'en mai et que ZE grosse surprise peut toujours sortir d'ici quelques mois et tout rafler). Parmi ceux-là se trouve peut-être la superstar des ventes 2012 et/ou des Grammy Awards 2013.

Lana Del Rey. Maintenant ça commence à dater un peu, mais si jamais elle réussit à sortir un nouveau single à succès de son album Born To Die, elle pourrait bien relancer les ventes et l'intérêt qu'elle avait déjà commencé à susciter. Et imposer son disque comme un futur classique ?

Marina and The Diamonds. Il y a un moment déjà qu'on annonce l'avènement de Marina and The Diamonds, qui avait réussi en 2010 à surprendre les amateurs de pop pas trop pouffe. Le problème, c'est que les radios commerciales n'ont pas vraiment suivi, et que, à l'image d'un Florence and The Machine, le groupe reste un peu confiné à la blogosphère musico-branchouille pour le moment. Peut-être est-ce le moment pour eux d'exploser ? En tout cas, l'album est entré directement n°1 au Royaume-Uni suite à sa sortie le 27 avril...

Nicki Minaj. Déjà intronisée superstar aux Etats-Unis, Nicki Minaj a été un peu plus à la peine en Europe pour s'imposer dans les charts, notamment côté singles, avec un vrai gros tube des familles. Les rappeuses désarçonnent peut-être encore un peu le chaland de ce côté-ci de l'Atlantique. Mais la vulgarité rose bonbon acidulé de la Nicki pourrait bien en faire un néo-phénomène freak à la Gaga cette année. D'autant qu'avec la ré-édition augmentée de son album Pink Friday (qui n'est pas sans rappeler le processus de réédition The Fame / Monster) et le single Starships, RedOne semble lui avoir promis de faire d'elle la star de l'année...

M.I.A. Elle a elle aussi fait un featuring sur le Give me all your luvin' de Madonna, qui aime bien adouber les jeunes louves de la pop. Alors certes, le single de la Madoche est retombé comme un soufflé, mais on devrait bien pouvoir faire quelque chose de "Bad Girls"...


Gotye. Et si son succès durait plus longtemps qu'un single ? On tiendrait peut-être LA révélation de l'année, qui a su proposer un son un peu atypique, différent, rafraîchissant dans une pop commerciale finalement étouffée sous les courants dance et R'n'B... Mais bon, faut encore voir.

Drake. Cela fait quelques années que l'on attend qu'un rappeur soit capable de succéder à 50 Cent, Kanye West ou Jay-Z (non pas que ces derniers soient des retraités non plus, hein) en se révélant au grand public au niveau international et en étant capable de vendre non seulement du single au kilomètre, mais également d'installer un album durablement en tête des charts. Le trop segmentant Lil'Wayne, de toute façon véritablement célèbre plutôt chez les anglo-saxons, a probablement encore un peu de boulot avant de devenir un peu plus qu'une icône musicale trash pour magazines chez nous. Alors que le petit prince canadien, ex-acteur de Degrassi : The Next Generation et adoubé deux fois par Rihanna, a l'air de vraiment en vouloir. Un petit effort supplémentaire de promotion en Europe ?

Justin Bieber. Je ne l'ai jamais caché, je n'aime pas le Bieber. Je trouve le phénomène surfait, d'une proportion incompréhensible. Baby n'est même pas une bonne chanson, et depuis, j'ai l'impression qu'il n'a rien fait d'autre. Du moins aucun single à rayonnement international correct. Et puis voila Boyfriend, la mèche de lesbienne a dégagé, le public hystérique va peut-être trouver une nouvelle légitimation à sa passion dévorante... et Justin Bieber semble enfin ressembler à un mec baisable (enfin dans le noir avec un sac sur la tête, quoi) muer et entamer une phase, probablement cruciale d'un point de vue marketing, de Justin Timberlakisation. Il ne faudrait simplement pas que Justin Timberlake décide de reprendre sa carrière musicale cette année, ce serait trop bête... Mais s'il tient la route sur un album entier et plus de deux singles, cette fois-ci c'est gagné pour Justin Bieber : il sera là pour les quinze prochaines années. Et ça lavera probablement l'affront des Grammy Awards 2011. A moins d'une attaque surprise de son pote Sean Kingston, qui s'apprête à sortir son album de la résurrection après avoir frôlé la mort il y a un an...


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