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Une majorité UMP-Droite Populaire : quand on y réfléchit, c'est Sarkozy

Publié le 10 mai 2012 par Omelette Seizeoeufs

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Jean-François Copé, qui n'a pas aucune difficulté avec les idées du Front National si cela peut servir une campagne présidentielle, ne veut pas du Front National dans des alliances pour les législatives. Il met les points sur les i.

La ligne de l'UMP "est très claire, il n'y aura pas d'alliance électorale ni de discussion avec les dirigeants du Front national" et si localement, certains engagent de telles démarches, "on en tirera toutes les conséquences au niveau national, car ce sera contraire à la ligne de l'UMP", déclare le secrétaire général de l'UMP.

Il y a pourtant la Droite Populaire, sorte de Front National interne à l'UMP. Et à la Droite Populaire, on ne comprend pas cette logique, surtout depuis Marine Le Pen a lâché l'antisémitisme (hors Autriche). Jean-Paul Garraud, député Droite Populaire (Gironde) se demande s'il ne faut pas être "pragmatique" plutôt que de rester "dans les blocages idéologiques".

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Pourtant, le message de Copé passe sans problème chez les Droite Popu. Regardons le cas de la députée-maire de Montauban, Brigitte Barèges. La dame est célèbre pour avoir défendu la préférence nationale et avoir comparé le marriage homosexuel aux "unions avec les animaux". Elle va appliquer la règle de Copé :

Quant à Mme Barèges, "une règle a été fixée par le parti": aucune alliance électorale ni discussion avec le Front national, "c'est une règle qui sera appliquée", a-t-elle dit.

Pourtant ce n'est pas de gaieté de coeur et à suivre Copé elle risque fort de perdre sa place. Surtout, elle annonce qu'elle et ses copains xénophobes réfléchissent souvent à fonder leur propre parti.

"Avec la Droite populaire, on a eu ce débat entre nous, pour savoir si on créait un parti. Je ne crois pas que ce soit nécessaire, aujourd'hui en tout cas", a dit Mme Barèges à l'AFP. "Pour l'instant (…), la majorité (de la Droite populaire) se range au principe que tant qu'il y a les législatives, on reste tous ensemble, on essaie de gagner, et on verra après. Il reste quatre semaines devant nous, c'est pas le moment de se déchirer", a-t-elle déclaré.

Le lecteur attentif aura remarqué qu'à trois, voire quatre reprises, Mme Barèges indique que la décision de rester dans l'UMP est provisoire : "aujourd'hui en tout cas", "pour l'instant", "tant qu'il y a les législatives", "c'est pas le moment de se déchirer". Si "c'est pas" (le lecteur attentif aura également remarqué la subtile reprise de la suppression sarkozyënne du "ne")… si "c'est pas le moment de se déchirer", c'est que le moment propice va venir dans quatre semaines.

Faisons un peu politique-fiction. Nous sommes le 11 juin. L'UMP est en difficulté à cause de ces triangulaires embêtants. Il est évident qu'à suivre la ligne Copé, ils vont dans mur. Des figures importantes vont perdre leurs sièges. Y compris chez la Droite Populaire. Les quatre semaines sont déjà écoulées. C'est le moment Charles Millon de la Droite Populaire, qui décide de franchir le pas qu'il a déjà franchi idéologiquement depuis des années, et que l'ex-Président adoré a franchi entre les deux tours de la présidentielle. Mme Barèges regarde ses amis dans les yeux et leur dit : "les gars, c'est le moment de montrer qu'on en a" (ça ne s'appelle pas "Populaire" pour rien – mais nous sommes encore dans la politique-fiction).

La Droite Populaire quitte l'UMP, fait des accords avec Marine Le Pen, et préserve un certain nombre de places. À l'UMP, devant la perspective d'une grosse perte de soupe, il y a aussi de pressions. Copé, malgré tout ce qu'on peut dire sur lui, n'est pas le genre à laisser échapper une occasion de mettre la main sur un peu de pouvoir. Il décide, donc, que s'il n'est pas question de s'associer directement au Front National, il ne voit pas pourquoi il cracherait sur ses anciens amis de la Droite Populaire, de véritables républicains, etc., dès lors qu'ils sont dans leur propre parti avec leurs propres règles.

Et comme par hasard, cette alliance UMP-Droite Populaire suffit, malgré tout, pour donner créer une majorité, avec à sa tête ce même Jean-François Copé dont on parle tant.

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Je n'ai pas vérifié les chiffres pour voir si cette hypothèse tiendrait debout. Mais le fait que ce soit même imaginable, c'est la conséquence des fameuses "digues" brisées par Nicolas Sarkozy, pendant son mandat devant les applaudissements de toute l'UMP, et pendant sa campagne. Donc quand on réfléchit, c'est bien Sarkozy.


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