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La concentration en déchets plastique du Pacifique a explosé depuis 40 ans
Publié le 09 mai 2012 par Cheaplabel
source wikistrike.com
La
concentration de minuscules
déchets plastiques flottant à la surface du Pacifique nord a été
multipliée par cent au cours des quarante dernières années, une
pollution qui pourrait avoir des conséquences écologiques
insoupçonnées, révèle une étude publiée mercredi.
Selon
des chercheurs de l’Université de Californie à San Diego, durant la
période comprise entre 1972 et 1987, les
microparticules de plastique (d’un diamètre inférieur à 5 mm)
étaient relativement rares dans le gyre subtropical du Pacifique nord,
une zone où les déchets s’amalgament au point de rencontre de
courants océaniques qui s’enroulent sous l’effet de la rotation de
la Terre.
Selon eux, plus de la moitié des
échantillons prélevés à cette époque étaient ainsi totalement exempts de déchets plastiques.
D’après
les analyses effectuées
dans la même zone de 1999 à 2010, la concentration de
microplastiques a été multipliée par cent, souligne l’étude, publiée par
la revue Biology Letters de la Royal Society britannique.
Or
la gigantesque plaque de
déchets flottant sur le Pacifique, épaisse par endroits de plusieurs
dizaines de mètres, constitue un milieu propice à la reproduction d’une
espèce d’araignée d’eau, l’Halobates sericeus.
Si
cet insecte est capable de
vivre dans un milieu marin, il a en effet besoin d’un terrain solide
pour y pondre ses oeufs et ce continent de plastique lui fournit un
incubateur de rêve.
Résultat,
alors qu’il était
jusqu’alors réduit à pondre sur de rares débris flottants, comme des
branches ou des coquilles vides, l’Halobates sericeus est en train de
proliférer dans le Pacifique nord, avertissent les
océanologues.
Cela pourrait être une manne
inespérée pour les crabes, les poissons ou même les oiseaux de mer qui se nourrissent de cet insecte ou de ses oeufs.
Mais l’Halobates est lui aussi un
prédateur, qui affectionne le zooplancton et les oeufs de poisson, rappellent les scientifiques.
Si
la densité de ces
microplastiques continue à augmenter, les espèces qui leur sont
associées, comme Halobates sericeus, pourraient elles aussi continuer à
se multiplier, peut-être au détriment de leurs proies, au
risque de déséquilibrer l’ensemble de l’écosystème du Pacifique,
mettent en garde les chercheurs.
Selon
le Centre national d’études
spatiales français (Cnes), qui parraine une mission devant
prochainement explorer le continent de plastique, cette plaque de
déchets flottants s’étend sur une surface d’environ 3,4 millions de
km2. Son poids se compterait en dizaines de millions de tonnes.
Afp