L'artiste, en première partie d'Anis, à la Cigale, à Paris, le 9 octobre 2006, en guise de mise en bouche :
alexandre kinn a la cigale
Titus - Est-il vrai que tu rêvais de devenir égyptologue lorsque tu étais gamin ? Qu'est-ce qui a provoqué ton nouveau choix de carrière ?
Je rêvais d’être « Indiana Jones » en fait, et j’étais bien jeune… et aventurier, par définition, je trouvais ça cool !Le fait de vouloir faire de la "musik" remonte à la Nouvelle-Orléans...
Titus - Dans quelles circonstances t'es-tu retrouvé en Louisiane ? Beaucoup de musiciens en reviennent transfigurés; était-ce ton cas ?
Nouvelle-Orléans pour former les jeunes musiciens… Il y a une vraie sincérité et solidarité entre les musiciens…Ce qui n’est pas toujours le cas en France...
Titus - Peux-tu nous décrire le milieu dans lequel tu as grandi ? D'où es-tu originaire ?
J’ai grandi dans le Sud-Est de la France, au bord de la mer… Je viens d’une famille de trois garçons, une maison où les portes sont toujours ouvertes, beaucoup de passage, toujours des potes… Des repas interminables baignés par le rosé… J’ai eu une enfance et une adolescence plutôt cool..
Titus - Te souviens-tu de ta première "rencontre" avec la musique ?
«Since I’ve been loving you», de Led Zeppelin, et «When the music is over», des Doors.
Titus - Aujourd'hui, tu es multi-instrumentiste, passant aussi bien de la guitare à l'harmonica ou à la weissenborn. L'apprentissage de ces instruments s'est fait graduellement, j'imagine ?
Titus - Sur ton site officiel, tu évoques plusieurs influences marquantes, notamment Bob Dylan, Ben Harper, John Butler, Dave Matthews et Jack Johnson. As-tu écouté beaucoup de musique avant d'avoir l'envie à ton tour d'en composer ? Quel rôle, selon toi, ont joué ces musiciens dans ton propre développement ?
Ces artistes tentent de mélanger trois paramètres majeurs : le texte, l’harmonie et le groove. Et surtout, ils ont une vraie vision de l’équipe, « du crew », chacun produit l’un, fait un guest avec l’autre, etc… Ce qui m’intéresse, c’est de tenter de mélanger ces trois paramètres, avec la langue française…
Titus - Même si ton premier album sort le 17 mars, un maxi six titres circulait déjà depuis quelque temps sous le manteau, et a permis de commencer à faire parler de toi. De quand date l'enregistrement de ces chansons ? Certaines d'entre elles figurent-elles sur le premier album et, si c'est le cas, ont-elles été réarrangées pour l'occasion ?
Titus - Parmi ces premières chansons figurait "Aude", que l'on peut écouter sur ton site MySpace, et qui parle d'un enfant qui va naître, si je ne me trompe pas ? Peux-tu nous dire deux mots sur cette chanson ?
Mon meilleur ami a eu son premier enfant, et on s’est retrouvés à devoir changer un nouveau-né… Il me disait tout ce qu’il avait à lui dire… et cette chanson découle de ce moment…
La vidéo de "Aude (emmène-moi)" :
ALEXANDRE KINN Aude (emmène-moi...)
Titus - Ce qui me frappe, chez toi, comme chez certains autres chanteurs français à l'image de Tété ou De Palmas, c'est la manière dont tu as su apprivoiser le blues, faire du français une langue qui se marie si bien au blues et au rock. Je sais bien que tu n'es pas le premier chanteur à oser le blues en français, mais n'y a-t-il pas une part de défi dans cette entreprise, encore aujourd'hui, lorsque la plus grande part de la production existante est en anglais ?
Titus - Les paroles de tes chansons semblent avoir, la plupart du temps, une portée humaniste. Sur quoi te bases-tu, en général, pour écrire une chanson ? Les textes viennent-ils avant la musique ou forment-elles un ensemble ?
Je commence toujours par la musique, je chante en yaourt (pseudo anglais) où l’armature de la chanson est là…Et après, j’écris pied par pied sur le yaourt… Le texte peut me prendre des mois… C’est ce qui est le plus long…
Titus - Deux musiciens t'entourent : le bassiste François Fuchs et le batteur Lawrence Clais. Comment vous êtes-vous rencontrés et depuis quand évoluez-vous ensemble ? Ont-ils participé à la session d'enregistrement du premier album ?
Titus - La chanteuse de blues amérindienne, Pura Fé, nous a raconté, l'automne dernier, qu'elle était venue te retrouver pour enregistrer une chanson, superbe d'ailleurs. Comment vous êtes-vous mis en rapport ?
Pura Fé est le genre d’artiste totale… pure et honnête, avec une grande humilité… J’aime sa musique, j’aime ce qu’elle a à dire, et j’aime ce qu’elle représente… Je l’ai contactée par MySpace, et nous nous sommes rencontrés à un concert de Kelly Joe Phelps. Ca a été un bonheur de l’inviter et de travailler avec elle, pour une journée qui fut simple, drôle, roots avec un côté très freestyle, elle sera là au Café de la danse le 27 mars.
La vidéo de la journée d'enregistrement d'Alexandre Kinn avec Pura Fé :
Une journée avec Pura Fé
Titus - De façon plus générale, où ont été enregistrées les chansons et qui a réalisé l'album ?
Titus - As-tu signé avec une étiquette indépendante ou une majeure pour la distribution de l'album ?
C'est mon producteur, Guillaume Cointet, qui a signé une licence avec AZ/Universal.
Titus - Une tournée va accompagner la sortie de l'album. Un certain nombre de dates sont prévues dans le Nord, en Ile-de-France et dans l'Est de la France. Rien de prévu à l'ouest dans l'immédiat ?
Titus - Quels sont tes projets aujourd'hui ? Es-tu tenté par une percée à l'étranger ? Une tournée dans les terres où le blues puise ses origines peut-être ?
Eh bien, je veux défendre l’album sur scène… Ecrire aussi pour les autres… J'aimerais également écrire une musique de film ou de documentaire… et finir d’écrire le deuxième album… Et évidemment, j'aimerais jouer partout, voyager....
(Photos DR)
**** Pour l'anecdote, Alexandre Kinn est un amoureux des boxers. Il garde un très bon souvenir du toutou de famille avec lequel il jouait quand il était jeune, et qui s'appelait, je vous le donne en mille, Titus ! Eh oui ! Il n'y a décidément pas de hasard !
POUR EN SAVOIR PLUS :
Le site officiel de l'artiste.
Le site MySpace d'Alexandre Kinn.
Notre interview de Pura Fé réalisée à l'automne 2007.