Les personnes âgées se suicident en moyenne beaucoup plus que le reste de la population, surtout après 85 ans, chez elles ou en maison de retraite, souvent en raison de dépressions non diagnostiquées, dans une indifférence générale que déplorent les professionnels.
En France, comme « dans plusieurs pays, les taux de suicide les plus élevés se retrouvent chez les aînés, spécialement chez ceux qui ont 85 ans et plus », constate l’Association internationale pour la prévention du suicide (AIPS), qui parraine la Journée mondiale de prévention du suicide le 10 septembre.
Ainsi, quand le taux est de 17,1 suicides pour 100.000 habitants dans la population générale, il est de 32 pour les 75-84 ans, de 44 pour les 85-94 ans et de 38,8 chez les plus de 95 ans, selon les chiffres de l’Institut national de recherche médicale (Inserm).
Les hommes de plus de 95 ans se suicident même dix fois plus que le reste de la population.Depuis 30 ans, la France compte environ 3.000 suicides chez les plus de 65 ans, sur les 10.000 environ répertoriés chaque année. Se sentant « rejetés par une société très méprisante envers les gens qui ne sont plus actifs », souvent isolés et voyant leur état physique décliner, beaucoup de patients âgés ne voient pas d’autre issue, explique le Dr Sophie Moulias, gériatre à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
Plus les personnes avancent en âge, plus elles choisissent des méthodes radicales –pendaison, coup de fusil ou défenestration–, « ce sont moins des tentatives que des suicides » réussis, explique aussi Sophie Moulias