Cette étude confirme à nouveau les résultats similaires d'Avastin (bévacizumab) et Lucentis (ranibizumab) dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA humide), la cause la plus fréquente de cécité dans le monde. Ces résultats provisoires à un an viennent d'être rapportés lors d'une réunion internationale de recherche en ophtalmologie (Fort Lauderdale, Floride) et vont être publiés dans l'édition en ligne de la revue Ophthalmology.
· Lucentis (ranibizumab), est un inhibiteur du VEGF-A (ou facteur de croissance de l'endothélium vasculaire humain de type A) indiqué chez l'adulte dans le traitement de la forme néovasculaire (humide) de la DMLA.
· Avastin (bévacizumab), anticorps monoclonal inhibiteur de toutes les isoformes du VEGF (facteur de croissance vasculaire endothélial extracellulaire) est utilisé mais hors AMM en ophtalmologie en injections intravitréennes dans le traitement des atteintes oculaires avec néovascularisation, dont la DMLA mais aussi la rétinopathie diabétique proliférative.
L'Agence française du médicament, consciente de l'intérêt du bévacizumab pour la pratique clinique des ophtalmologistes s'est déclarée prête en mai 2011 à examiner la mise en place d'un protocole thérapeutique temporaire (PTT), sous réserve que les laboratoires fabricants, Roche, s'engagent à déposer une demande d'AMM dans cette indication avec une présentation adaptée l'usage en opthalmologie.
Cette étude « IVAN », de 4 ans, menée par une équipe de scientifiques et de spécialistes de 23 hôpitaux et les universités britanniques, des universités de Belfast, Bristol, Liverpool, Southampton et d'Oxford, a comparé l'efficacité de Lucentis et Avastin sur 610 patients atteints de DMLA de type humide. Les patients ont reçu des injections du médicament dans l'œil affecté, tous les mois, pour les 3 premières injections. Les groupes ont été ensuite divisés pour recevoir des injections en fonction de chaque patient. Les résultats à un an par test oculaire standard sont similaires pour les 2 produits. Sur les effets indésirables, un taux légèrement plus élevé d'événements artério-thromboemboliques ou d'insuffisance cardiaque est observé chez les patients traités par Lucentis vs Avastin. Enfin, ces résultats confirment ceux d'une précédente étude « sœur » CATT, réalisée aux Etats-Unis. Les 2 études ne montrent aucune différence de mortalité non plus entre les 2 groupes.
Ces nouvelles données confirment donc l'intérêt du bévacizumab pour la pratique clinique des ophtalmologistes et confirment également les conclusions de l'étude publiée en avril 2011 dans le New England Journal of Medicine (1). Car l'étude conclut à l'absence de différence fonctionnelle dans les effets des 2 médicaments et à une efficacité similaire pour la prévention de la perte de vision.
Un des principaux centres d'intérêt est qu'Avastin est bien moins coûteux que Lucentis. Et, au Royaume-Uni seul, les chercheurs estiment que le passage de Lucentis à Avastin permettrait une économie de 84,5 millions de £ par an (pour 17.295 injections oculaires chaque année). L'étude IVAN se poursuit, et une nouvelle analyse plus détaillée sera publiée sous 2 ans.
Sources: Ophtalmology “Ranibizumab versus Bevacizumab to treat Neovascualr Age-Related Macular Degeneration: One year findings from the IVAN randomized trial” (à paraître)
New England Journal of Medicine (1) “Ranibizumab and Bevacizumab for Neovascular Age-Related Macular Degeneration. The CATT Research Group” (Visuel NIH-NEI)
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