François Hollande est le septième président de la Ve République. Les urnes auront confirmé les tendances des sondages. A 20 heures, le socialiste François Hollande gagne le second tour de l’élection présidentielle, avec 51,8% des voix, devant Nicolas Sarkozy, qui totalise 48,2 % des suffrages exprimés, selon les premières estimations réalisées par CSA. Les Français n’ont pas boudé les urnes. Selon les premières estimations, l’abstention s’établit à 19,6%, soit plus qu’en 2007, alors à 16,3%. C’est seulement la troisième fois en neuf élections au suffrage universel qu’un candidat de la gauche l’emporte.
Un président sortant non réélu, c’est une première depuis Valéry Giscard d’Estaing, en 1981, alors battu par le socialiste François Mitterrand. Un camouflet pour Nicolas Sarkozy dont la stratégie de droitisation adoptée au soir du premier tour, le 22 avril, et consistant à courtiser les électeurs de Marine Le Pen, n’a finalement pas fonctionné.
En revanche, à gauche et au centre, les voix se sont bien reportées sur le candidat socialiste François Hollande. Cinq candidats du premier tour, à savoir Eva Joly, Jacques Cheminade, Philippe Poutou, Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou avaient d’ailleurs annoncé qu’ils voteraient pour le candidat socialiste.
Explosion de joie du côté du camp socialiste et devant le siège du parti, rue de Solférino, avec le grand rassemblement place de la Bastille à Paris, et des rassemblements dans de nombreuses villes en région, notamment à Lille, sur la Grand-Place, au Transbordeur à Lyon, et sur la place de la Victoire à Bordeaux.
Les socialistes étaient plutôt confiants depuis la mi-journée. Ainsi, Aquilino Morelle, la «plume» de François Hollande, expliquait ce midi au restaurant où a déjeuné le candidat socialiste: «Il y a une logique politique. Quand vous lancez une pièce en l’air, il est rare qu’elle tombe sur la tranche», expliquant ainsi que la tendance était favorable aux socialistes et que la victoire était prochaine. Il ajoutait: «Quand vous avez donné le meilleur de vous même, vous n’avez rien à regretter».
A droite, les partisans de Nicolas Sarkozy sont rassemblés à la Mutualité. Les rumeurs sur l’annulation du rassemblement de la droite à la Concorde se sont multipliées en fin d’après-midi, aucune sonorisation ayant été installée, le régisseur n’étant pas sur place.