M. Vanadris, dans les quatre-vingts ans, est en fin de vie. Cancer probablement. Une tumeur de deux kilos dans le corps. Il n’en peut plus. Il est en phase terminale et son fils Cyril, qui l’adore, doit l’accompagner dans un établissement de soins palliatifs. Visite du centre avec un docteur. Accueil pour remplir les papiers. Mise en fauteuil. La nourriture, les autres malades, tous plus mal en point que lui les premiers temps. Il les voit se dégrader peu à peu jusqu’à leur disparition, ce qui le déprime encore plus. Les soins consistent essentiellement en des injections de morphine. Les tuyaux s’ajoutent toujours plus nombreux au fil des jours. Son seul plaisir consiste à regarder le Tour de France à la télévision. Il préfère parler au prêtre de l’hôpital plutôt qu’au psychologue. Arrive le moment où son état est tel qu’il réclame l’euthanasie. Refus du prêtre et du médecin, chacun se retranchant derrière des interdits religieux ou légaux. Seul le fils, par amour, finalement, décide de rester une nuit près de lui. Il a respecté le désir de son père de l’aider à partir. Les dessins sont simples et couleur sépia. On ne les remarque pas vraiment tant ils sont au service du récit.J’ai aimé cette histoire dure mais réaliste et courageuse. Sur le thème du dernier âge, j'avais déjà beaucoup aimé: Rides de Paco Roca mais ici, le thème va plus loin et touche à un problème de société très actuel: la liberté et la possibilité légale et médicale pour un mourant de décider du moment de sa mort. Ce n'est pas un plaidoyer, juste un constat. J'ai apprécié.
En ont parlé aussi Mo, Choco, Yvan, Alfie's Mec;
La mort dans l'âme de Sylvain Ricard et Isaac Wens, (Éditions Futuropolis, 2011, 125 pages)