D'après un document de principes de la Société canadienne de pédiatrie (SCP), les dispensateurs de soins, les parents et les gouvernements doivent s'attarder davantage à la participation des adolescents canadiens aux jeux de hasard.
Bien que la participation aux jeux de hasard soit illégale chez les mineurs, de nombreux adolescents participent à des activités de jeu légalisées et autonomes, tant à la maison qu'en milieu scolaire. Les enfants peuvent même commencer à participer à des jeux de hasard dès neuf ou dix ans, et la plupart des adolescents canadiens affirment s'y être adonnés au moins une fois.
«Si les enfants jouent aux cartes ou aux dés pour gagner de l'argent, ils participent à un jeu de hasard, même s'ils le font en famille», explique le docteur Jorge Pinzon, président du comité de la santé de l'adolescent et coauteur du document de principes. «Ça semble inoffensif, mais en vieillissant, les enfants peuvent voir ces comportements se transformer en activités liées au jeu plus sérieuses. Et beaucoup trop de jeunes ont des problèmes de jeu.»
Dans l'ensemble, les adolescents sont deux à quatre fois plus susceptibles d'avoir des problèmes de jeu que les adultes. En vieillissant, les adolescents jouent généralement davantage avec leurs amis et leurs camarades de classe, qu'il s'agisse de paris sportifs ou de jeux en ligne.
Il est normal que les adolescents expérimentent des comportements à risque comme les jeux de hasard. Ce phénomène peut toutefois les rendre plus vulnérables à des problèmes de jeu, explique le docteur Pinzon. Les parents, les enseignants et les dispensateurs de soins doivent être au courant des facteurs de risque, dont la dépression, l'impulsivité, les comportements antisociaux et les changements de comportement comme l'absentéisme scolaire ou les mensonges pour cacher leurs activités liées au jeu.»
Parmi les recommandations de la SCP, soulignons les suivantes :
Les médecins et les dispensateurs de soins devraient dépister les problèmes de jeu, de même que le risque de dépression et de suicide chez les adolescents qui ont déjà un problème de jeu connu.
Les parents devraient connaître les signes de jeu pathologique et surveiller les activités de leurs enfants en ligne ainsi que leurs habitudes de jeu.
Le commissions et les conseil scolaires devraient mieux sensibiliser le personnel aux problèmes liés aux jeux de hasard chez les adolescents, encourager les conseillers à parler des jeux de hasard aux adolescents vulnérables et adopter et mettre en œuvre une politique interdisant le jeu dans les écoles.
Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux devraient s'attarder aux répercussions des jeux de hasard sur les jeunes Canadiens, élaborer des stratégies pour soutenir les jeunes et les familles touchés par ce phénomène et évaluer les répercussions potentielles des nouvelles offres en matière de jeux de hasard avant de les adopter.
La Société canadienne de pédiatrie est une association nationale de défense d'intérêts qui prône les besoins de santé des enfants et des adolescents. Fondée en 1922, la SCP représente plus de 3 000 pédiatres, pédiatres surspécialisés et autres professionnels de la santé au Canada.
Pour accéder au document de principes complet de la SCP, écrivez à [email protected].
Renseignements
Andrée Dion
Coordonnatrice des relationnistes
Société canadienne de pédiatrie
613-526-9397, poste 247