8 mai Le mytho du routard 3/4 - Nouvelles de demain - Je suis morte ! - Blessé seulement ! montons. A peine le seuil passé il l'enlace fébrilement, il en a rêvé toute la journée… - Attends je prends une douche. - Non, j'adore ton odeur poivrée ! il déchire ses vêtements, la voilà, de porcelaine, il lui bande les yeux avec le foulard bleu, la fait tourner sur elle-même, enfouit sa tête dans son sexe roux, puis il la prend sauvagement contre la porte. En un éclair, ils hurlent ensemble de joie et de douleur. Maintenant, allons prendre une douche. L'eau brûlante, fumante qui dégouline fait fumer les corps, place à la tendresse aux baisers papillons. Le lendemain matin, est-ce pour retrouver ce même sentiment d'étourdissement ? ils voulurent retourner au grand bazar, à ses senteurs à sa chaleur, à son faux orientalisme. Dans la rue qui mène du bazar égyptien, leur prochaine visite sans aucun doute, au grand bazar, ils tombèrent sur un ancien caravansérail avec des maisons typiques accrochées dessus. Changement de décor, peu d'occidentaux ou presque, Laura qui l'avait pressenti s'était couverte d'un sarouel brun passementé, magnifique, et d'un chemisier vert émeraude, brodé de mica. Qu'est-ce qu'elle était belle, son corps voilé promettait monts et merveilles. Un escalier, elle y grimpa et fit de belles photos de mosquées et de maisons de terre, qui n'avaient pas encore été sacrifiées par les bulls au nom du sacro putain de progrès. Pendant ce temps John cherchait le mot caravansérail qui lui était venu à l'esprit en arrivant à Büyük Valide Han, mais dont il ne connaissait pas exactement le sens, sortit son iPad au nom du progrès et chercha : hôtel où font halte les caravaniers… Il s'en doute… Un homme passa en courant qui le bouscula et chipa son objet comme une pie, attiré par un brillant. Le foutu progrès s'envola avec le voleur, et finalement John, riche, n'en fut pas fâché, il vivrait au plus près son aventure et c'est presque en riant qu'il raconta sa mésaventure à sa… compagne de fortune. Fortune a deux sens, c'est celui de chance qu'il veut dire ici, du moins, il l'espère. Et John entraîne Laura dans une encoignure de mur et l'embrasse fougueusement. Un hurlement sourd des murs et John agrippe la main de Laura et ils courent sans s'arrêter. Le temps lourd, entrecoupé de courants d'air marin les fait suer, ils s'arrêtent à une casbah qui vend des sodas et d'excellents loukoums. Ils sont pris d'un rire fou et folie, John entrevoit déjà un mariage somptueux. Lorsqu'il plonge dans les yeux de la belle, qui virent marine, il comprend que c'est un peu prématuré. - Je n'ai pas encore achevé mon travail de deuil, avoue Laura qui a lu dans les pensées de son chum… Avec des regrets dans la voix ? - Cette parenthèse ne sera que meilleure… Et puis je suis patient… Le marché égyptien. Trois jours, trois continents pensait Laura, en versant une larme sur son ex futur époux. La dernière, promis… L'Afrique à fleur de narine… Enivrés de safran d'olives de viandes de mouton, l'homme et sa gazelle auraient pu se diriger les yeux fermés. La menthe ô la menthe. Ils s'assirent sur un pouf en cuir de chameau et on leur servit dans une théière martelée, les mêmes que l'on trouve aux puces de Clignancourt, mais la senteur, non la senteur n'a rien d'égal. Surtout si le thym et le jasmin entrent dans la danse. John se garda bien de dire qu'il souffrait d'un léger diabète, il ferait une cure de légumes bouillis au retour… Laura voulut acheter du parfum… - Vous êtes banquière, plaisanta John. Mal lui en prit, elle s'en offusqua… - Non je suis maîtresse d'école… Trouvez-vous que je dépense trop ? - Non bien sûr, mais ce parfum… Comment dire ? Il est fort, je ne sais si votre peau délicate… - Vous avez raison, merci monsieur elle reposa le flacon et laissa une trace de carmin sur la bouche de John. Le marchand sourit jaune. Ils sortirent saouls et se glissèrent dans un marché aux plantes poissons et autres oiseaux exotiques… - On ne déjeune pas ? - Attention ces gargotes sentent le piège à touristes, nous grignoterons dans l'après-midi et ce soir, je vous emmène dans un très beau restaurant… - Oh, plutôt une gargote du coin… S'il vous plaît, chéri… John rougit de l'intérieur, mais se garda de relever ce propos… Sangsues médicinales, agave cicatrisant, plantes médicinales, Laura se fit accoster par une vieille dame aux pigeons, qui lui proposa de dire son avenir… - Oh, John, acceptez, c'est si charmant. - Attention, elles prédisent aussi le passé, vous allez être mise à nue. Devant moi… - Ce ne sera pas la première fois. A suivre... demain !
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