Un sujet qui va révolutionner le monde du travail. Je précise qu’il n’est pas issu de mon cerveau, je ne voudrais pas m’attribuer le mérite d’un thème que je n’aurais même pas imaginé.
Mon mur Facebook a fourmillé d’idées, toutes plus loufoques les unes que les autres. Mais j’avoue qu’écrire sur « l’impact des plantes vertes de bureau comme nécessaire épanouissement de soi » me botte bien.
Plan en trois parties, comme une dissertation, sauf qu’au lieu d’ébahir le prof, je risque de lui filer la migraine et de récolter une note plutôt médiocre. Mais bon, je suis joueuse. Et en général, vous aimez ça.
Voici donc la grande aventure de la plante de bureau.
Acte I, scène 1 : le décor.
Une pièce (presque) vide. Il fait un froid de canard. Deux collègues discutent. La plus grande des deux (Juliette) porte des vêtements ultra CCC (chics, chers et chocs) alors que la seconde (Odile) est habillée façon catalogue Carrefour.
Au centre, un bureau; une plante verte est posée dessus. Peu importe son nom, son origine, ses convictions religieuses : elle sent bon et c’est tout ce qui compte.
Au fond, un placard avec plein de dossiers façon fouillis, normal, miss vêtements CCC préfère discuter fringues avec miss Catalogue Carrefour que gérer la paperasse.
(Je sais, il n’y a pas de dialogue. Je prends des libertés. Ça doit être ça, le théâtre contemporain)
Acte I scène 2 : « dis, ta plante est morte, non ? »
Comme deux collègues de boulot qu’elles sont, Odile et Juliette papotent, pendant que la paperasse s’accumule et que la plante de bureau bâille. Ne croyez pas que ce pauvre petit bout de verdure n’entend rien ! Comme les murs, les fleurs ont des oreilles, et doivent supporter chaque jour les potins liés à l’entreprise.
Extrait :
- Juliette : « dis donc Odile, tu n’as pas la main verte, ta plante est morte, on dirait ! »
- Odile : « tu rigoles ?! Je la bichonne tous les jours et lui raconte mes mésaventures avec mes clients. Comment crois-tu que j’arrive à rester zen après le 15ème appel de ClaqueMan ? »
- Juliette : « écoute, on dirait pourtant qu’elle penche la tête, là, va falloir que tu la redresses ! »
Fin de la discussion. En réalité, la pauvre plante a tenté de mettre fin à ses jours. Elle ne supportait plus d’être la psy de service dans ce bureau de fou, mais ça, ça dépasse l’entendement.
Acte I, scène 3 : le monologue du vagin
Odile est seule dans son bureau. Comme tous les jours où elle a ses ragnagnas, elle se confie à sa plante bien-aimée. Elle ne le sait pas, mais celle-ci n’en peut plus d’entendre ses histoires cucul la praline façon cour de récré de 6ème. Car oui, Odile est une indécrottable romantique, qui pèse et compare chaque homme qui passe dans sa vie. Du chauffeur de taxi au livreur de plats chinois, en passant par le fameux Claqueman (un client surnommé ainsi du fait qu’il ait réussi à énerver les ¾ des collègues d’Odile), tous sont évalués avec notes reportées dans un tableau Excel tenu secret.
Seule la plante verte d’Odile a accès au classement, et peut se vanter d’être une fleur savante (mais à quoi bon ? Ce genre de secret ne lui rapportera pas un kopek)
Le monologue s’éternise, normal, pour un monologue. Tous les sujets sensibles sont abordés par une Odile totalement désinhibée face à sa plante.
Il va de soi que devant ses collègues masculins, cette même Odile et ses vêtements passe-partout de chez Carrefour font profil bas, tout en essayant de glaner des informations précieuses pour le prochain classement Excel.
Fin de la scène I
Alors, quand on me demande si l’impact des plantes vertes de bureau comme nécessaire épanouissement de soi est important, je réponds oui. J’assume.
Ok, je plaisante, mais pas tant que ça.
Je n’ai pas de plante de bureau. D’ailleurs, je n’ai même pas de vrai bureau pour l’instant. Mais une chose est sûre : quand on est seule, on a besoin de se confier. D’accord, la plante verte, ça fait vraiment tiré par les cheveux, scène de film bien lourd. Je vous avais prévenu : ceci n’est pas une dissertation, le but n’est pas d’avoir une super note, loin de là.
L’idée, c’est juste de montrer que parfois, la plus insignifiante des choses a son impact et permet de tenir bon dans des situations extrêmes (le 12ème appel de ClaqueMan).
Je voudrais que nous saluions la performance des plantes vertes à oreilles attentives qui tiennent bon et écoutent nos déboires.
Prochain acte : ma tasse de café est-elle nécessairement le reflet de ce que je suis ?
Non, faut arrêter là. Après, on s’étonne que je ne sois pas prise au sérieux. La faute à qui ?
Aux brainstormeurs de Facebook qui repoussent les limites de l’absurde et me mettent au défi de rédiger dessus (et je fonce tête baissée…).
A bientôt, sous vos applaudissements ? (Je sens déjà les tomates poindre)