Me voici, enfin, parvenu, si j'ose dire, au bout du comptoir, dont j'aurai fait, deux fois plutôt qu'une, le tour, le tout sur liseuse (et, à l'occasion, sur la tablette). Il en a déjà, sur ces pages, amplement question, mais, las, je crains de ne pas avoir persuadé au moindre d'entre vous de le lire. Aurais-je dû, mortel, glisser et non point appuyer ? Quoiqu'il en soit, en un ultime rappel le rideau tombé, ayant déjà traité du style, je me contenterai de vous en donner l'intrigue.
En quelques mots : Conti se remémore un dîner donné par Delozier, un confrère, il y a un quart de siècle pour souligner son quarantième anniversaire de naissance donné par son confrère Delozieroù sont conviés une quarantaine de personnalités. Conti ? Est-ce une référence au quai du même nom où se trouve l'Institut de France, sous la coupole duquel siège l'Académie française, cénacle où siège un certain Rinaldi depuis 2001 ? Quoiqu'il en soit, ce Conti, agent de finance dans une grande banque est, comme l'auteur, originaire de Corse, qui est, si j'ose la comparaison, à la France ce que la Sicile est à l'Italie. Pourtant, je me risquerais à affirmer que le véritable protagoniste du roman sont les souvenirs d'une vie remontant à la surface de la mémoire comme autant de bulles d'air à celle d'un plan d'eau et qui s'enchaînent les uns aux autres appelant et rappelant personnages et situations depuis une enfance insulaire jusqu'à une vie dans le monde de Paris -- monde de la banque, monde de la presse. S'il arrive qu'un nom prend du temps à se fixer sur un visage de naguère ou d'autrefois, il finira toujours par apparaître, fût-ce grâce à des souvenirs parallèles, et le récit de rebondir vers de nouvelles évocations, le présent ne servant, au plus, que d'appui à un mouvement perpétuel d'innombrables « hier encore... ».
Au bout du compte, les souvenirs ne sont-ils pas les plus beaux, et durables, monuments funéraires ?