On savait les auteurs japonais capable de traiter de n’importe quel sujet dans leur manga, mais de la à faire une série sur les bains il fallait oser. Et pourtant Mari Yamazaki a réussi le pari de nous embarquer dans une histoire rocambolesque tout en nous initiant aux vertus du bain aussi bien Japonais que Romains. Explications.
L’histoire
Rome en l’an 128, Lucius Modestus, est un architecte romain en panne d’inspiration qui lui vaut un licenciement sur le champs par son employeur. En effet, l’empereur Hadrien a demandé expressément de créer des thermes d’un nouveau genre, mais Lucius continue de créer des bains à l’ancienne. Dépité il est déambule dans les rues de Rome et tombe sur son ami Marcus qui lui propose de se décontracté dans un bon bain chaud. C’est alors que Lucius découvre un passage à travers le temps qui le fait émerger au XXIe siècle, dans un bain japonais mais ça il ne le sait pas (il pense qu’il s’agit d’esclaves de Rome aux visages plats). Entre stupeur et émerveillement, Lucius parviendra-t-il à mettre à profit cette fantastique découverte pour relancer sa carrière ?
Mon avis
Thermae Romae est la curiosité manga de l’année 2012 sans aucun doute. Même si pour nous, français, la culture du bain n’est pas dans nos habitudes, on prend un grand plaisir à découvrir toutes les différences entre le bain japonais et romain. Surtout que la mangaka a pris le temps d’insérer deux pages d’explications très intéressantes entre chaque chapitre. Cependant la narration suit toujours le même schéma, on demande à Lucius de réaliser un bain, ce dernier en manque d’idée se rend aux thermes pour se reposer et se retrouve au Japon. Puis il empreinte ses découvertes pour les transposer dans l’univers romain. On peut trouver cela répétitif, néanmoins chaque voyage temporel apporte son lot de situations cocasses et de malentendu pour notre architecte. On rit régulièrement de voir Lucius s’émerveiller devant une boisson, de se balader nu comme si il était toujours à Rome ou encore de découvrir les biens faits des WC japonais.
Mari Yamazaki a apporté un véritable soin à ses dessins surtout pour la partie se passant chez nos amis romains, même si je regrette que beaucoup d’arrière-plans soient vides. L’humour, le choc des cultures, les anachronismes, l’echange de savoir-faire, donne un véritable charme et un souffle d’air frais dans l’univers du manga. Vendus à des millions d’exemplaires au Japon, il a remporté en 2010 le prix de l’histoire courte au Prix culturel Osamu Tezuka, ainsi que le Cartoon Grand Prize (décerné par un jury de libraires). Malgré le comique de répétition, plutôt bien maitrisé, la mangaka sait tenir son lecteur en haleine par un scénario qui risque de proposer plusieurs rebondissements intéressants dans les prochains volumes. Je ne peux donc que vous conseiller la lecture de cette courte série (on parle de 7 tomes et le troisième sort en juin), si vous souhaitez passer un agréable moment tout en vous instruisant sur la culture du bain de deux civilisations différentes mais pas totalement opposées.