Rappelons les faits. Un camion d’entretien routier accroche un poteau de signalisation de la grande ville de Saint-Louis de Blandford qui compte 996 habitants.
Le média communautaire le Réveil de St-Louis de Blandford en fait une caricature dans son journal. Pour comprendre la gravité du geste posé, j’ai publié ici la caricature incriminante.
Maintenant, je vous laisse découvrir la description de cette monstrueuse violence qui en est faite dans une résolution du Conseil municipal de St-Louis de Blandford , piloté par le Maire Gilles Marchand:
2012-02-55.9 Plainte au Journal Le Réveil
RÉSOLUTION
CONSIDÉRANT
la caricature parue dans le journal communautaire Le Réveil ;
CONSIDÉRANT
que ladite caricature présente un caractère de violence envers la Municipalité et le non-respect de la signalisation routière ;
CONSIDÉRANT
que dans la majorité des éditions du journal, les textes ciblent et/ou mentionnent le nom des employés municipaux par des propos dégradants, enlevant la crédibilité à l’administration municipale ;
CONSIDÉRANT
que la Municipalité désire dénoncer cette situation de violence et compter sur l’appui des associations municipales pour faire cesser ce genre de situation ;
CONSIDÉRANT
que le journal communautaire est réalisé grâce à la participation financière du Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine ;
CONSIDÉRANT
qu’aucune limite en ce sens n’est imposée aux journaux communautaires par le Ministère pour prévenir ou enrayer les attaques envers les contribuables et la Municipalité par le biais de ce genre de publications ;
EN CONSÉQUENCE
Il est proposé par Étienne Veilleux et résolu à l’unanimité des membres du Conseil que la Municipalité adresse une plainte au journal Le Réveil et qu’advenant le cas où la situation se répète dans les prochaines éditions, que la Municipalité adresse des demandes d’appui
- à la Fédération Québécoise des Municipalités,
- à la Corporation des Officiers en Bâtiments et en environnement du Québec (COMBEQ)
- à l’Association des directeurs municipaux (ADMQ)
- et qu’une demande soit adressée au Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine afin que des sanctions soient prévues dans les cas de propos ou de caricatures à caractère de violence ou de non-respect envers les municipalités dans les éditions des journaux communautaires financés par le gouvernement afin de favoriser le respect de l’administration municipale et prévenir les actes de violence.
Pour répondre à cette tentative d’intimidation, le conseil légal de l’Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ), Maître Alain André a fait parvenir une mise en demeure au Maire Gilles Marchand.
Objet: Mise en demeure NID: 0640 -Le Journal le Réveil
Monsieur le maire,
Nous représentons les intérêts du Journal Le Réveil de Saint-Louis-de-Blandford, membre de l’Association des Médias écrits communautaires du Québec (AMECQ) pour laquelle nous agissons comme procureur.
Le 6 février 2012, en séance publique, le conseil municipal de Saint-Louis-deBlandford a adopté la résolution 2012-02-55.9 qui s’emploie à monter en épingle des événements tout à fait anodins ou sans conséquence à l’encontre du journal Le Réveil, et ce visiblement dans le seul but de saper la confiance que les citoyens peuvent avoir en leur journal communautaire en portant atteinte à la réputation de ce journal et de ses bénévoles.
Notamment, dans les deux premiers paragraphes de sa résolution, le conseil municipal, se référant à une caricature, nous fait part de son intention de « dénoncer cette situation de « violence» (sic) pour décrire le contenu d’une caricature tout à fait anodine et qui, selon nos sources, se réfère tout simplement à un incident mineur et sans conséquence survenu lorsqu’un camion de la municipalité a heurté un poteau d’arrêt!
Il est manifeste que le choix par les membres du conseil de ville d’agir par le biais d’une «Résolution» plutôt que par l’utilisation de moyens plus atténués, moins dramatiques et moins démesurés, révèle un acharnement peu commun à l’encontre d’un journal communautaire! Ajoutons à cela le libellé de cette résolution remplie de sous-entendus lourds de sens, traitant certains textes du Journal Réveil comme étant «des propos dégradants» et qui, toujours selon cette résolution, «enlevant la crédibilité à l’administration municipale» (sic)
Il est donc apodictique que cette résolution ne visait qu’à dévaloriser et à miner la respectabilité et la considération dont jouit dans la municipalité le journal communautaire Le Réveil ainsi qu’à harasser les bénévoles journalistes œuvrant au cœur de ce journal.
De fait, c’est à se demander si cette résolution se voulait avoir pour seul effet de limiter la liberté d’expression garantie aux journalistes du journal communautaire Le Réveil par la Charte canadienne en cherchant à intimider et à museler les responsables du journal et ses bénévoles?
On ne rappellera jamais assez que la liberté de presse est un fondement de notre démocratie parce qu’elle permet justement de questionner les différents paliers de gouvernements au nom des citoyens. Le journal Le Réveil est un journal indépendant et libre de publier ce qu’il veut, sans se faire dicter son contenu par qui que ce soit et entend le demeurer! Tout citoyen est libre de ne pas être en accord avec certains contenus et d’y exprimer une opinion différente.
La municipalité de Saint-Louis-de-Blandford, ses employés ainsi que tous les membres de son conseil municipal sont donc par la présente mis en demeure
- de ne pas donner suite à la résolution no 2012-02-55.9 en adressant une demande non fondée de sanctions à quelque organisme que ce soit, public ou privé dans le seul but de nuire et de leur causer des dommages moraux et monétaires ET
- de cesser tout harcèlement ou intimidation à l’encontre du journal communautaire Le Réveil, ses administrateurs et ou ses bénévoles.
Les artisans de la presse communautaire n’ont rien d’autres à faire que de se défendre contre de telles démarches municipales.
Avec de telles intimidations pour décourager des bénévoles:
- À quoi sert de faire la semaine du bénévolat pour reconnaître nos bénévoles si on ne cesse de les intimider les autres jours de l’année?
- À quoi sert de faire des prix pour reconnaître nos bénévoles si on les harcèle le restant de l’année?
Tout ça parce que le maire Gilles Marchand n’entend pas à rire et n’aime pas qu’on caricature SA ville.
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