Le bouddisme fit son apparition au Tibet dès la fondation du royaume par Songtsan Gambo, au début du VIIème siècle. Il fut introduit à partir du Népal à la faveur de la politique du roi, prônant l’acceptation et l’assimilation sans différenciation. Dès le départ, il entra en concurrence avec la religion locale, le Ben ou Benbo, religion primitive s’apparentant à l’animisme où les fidèles adoraient les dieux et les esprits de la terre, du ciel et de la nature en général. Après une période de lutte farouche pour la prééminence, les deux religions finirent par se rapprocher, assimilant chacune une partie de la doctrine et des pratiques de l’autre, jusqu’à cohabiter de manière pacifique. Le bouddhisme tibétain procède aussi bien du Grand Véhicule, Mahayana, que du Petit Véhicule, Hinayana. Mahayana est le nom donné aux sectes apparues au Ier siècle, prêchant l’altruisme et caractérisées par l’existence simultanée des doctrines ésothérique et exotérique. Hinayana représente pour sa part le bouddhisme primitif. Egalement appelé lamaïsme, du nom des religieux dirigeant autrefois le pays, le bouddhisme tibétain compte plusieurs courants dont les cinq principaux se nomment : Ningma, Sakya, Kargyut, Gelug et Ben, les quatre premiers représentant les 4 grandes traditions bouddhistes et la dernière c’étant autre que le courant issu de l’ancienne religion originelle. Ces cinq tendances sont distinguées, entre autres, par des particularités vestimentaires ou ornementales. Ainsi, le Ningma est dit secte rouge en raison de la couleur du bonnet de ses moines et le Sakya appelé secte bigarrée en référence aux rayures blanches, noires et rouges ornant son monastère. Kargyut, qui porte le nom de secte blanche d’après la robe de ses bonzes, a longtemps exercé l’autorité sur le pays. Elle a cédé la place à la secte jaune ou Gelug, dont les religieux arborent le célèbre bonnet safran. Chefs spirituels de la secte jaune, le Dalaï Lama et le Pachen Lama, ont fini par imposer leur autorité à tout le pays. Le Ben, quant à lui, est dit secte noire et n’est autre que la religion primitive fortement teintée de doctrine bouddhiste.