Globalement, cette nouvelle solution ne présente pas beaucoup d'originalité par rapport à celles que nous connaissons déjà (par exemple PayPal, pour ne prendre qu'une référence). L'utilisateur crée un compte, dont l'identifiant est son numéro de téléphone ou son adresse mail, et lui associe une ou plusieurs adresses (postales) et sa ou ses cartes (MasterCard, évidemment, mais aussi Visa, American Express...).
Lors d'un achat sur un site offrant le paiement PayPass Wallet, le client se connecte simplement à son compte et les informations nécessaires, pré-enregistrées, sont transmises directement au marchand, évitant ainsi la fastidieuse saisie des données bancaires et/ou de livraison.
Il faut néanmoins souligner les efforts particuliers que MasterCard réalise pour garantir la sécurité de son porte-monnaie, qui dépassent les standards du genre. A la protection par mot de passe de l'accès au compte et la transmission sécurisée des caractéristiques de la carte de paiement, PayPass Wallet ajoute notamment l'affichage d'un message secret de reconnaissance, qui permet à l'utilisateur de s'assurer que le site où le règlement est effectué est bien celui de MasterCard, ainsi qu'une option d'envoi par SMS d'un code de validation de la transaction (à l'image de l'implémentation habituelle du système 3DSecure).
Côté commerçant, la solution sera entièrement gratuite (comme pour les consommateurs), requérant uniquement la création d'un compte marchand. Elle sera utilisable aussi bien sur les sites de commerce en ligne que sur les sites et applications mobiles. Comme il est d'usage de nos jours, des APIs (interfaces de programmation) sont mises à disposition des développeurs pour faciliter cette intégration.
Si MasterCard propose la création de compte aux consommateurs directement depuis son site, sa stratégie est tout de même résolument orientée vers les partenariats : PayPass Wallet est proposée en marque blanche aux banques et commerçants qui voudraient créer leur propre porte-monnaie électronique. Parmi les premières entreprises intéressées (ou adeptes ?), on trouve ainsi, entre autres, Citibank, BBVA, CommBank (pour enrichir Kaching ?) mais aussi American Airlines, qui souhaite intégrer la solution dans son application mobile.
Cette première itération n'est probablement qu'un début pour MasterCard. Il est déjà prévu d'offrir, à brève échéance, une application pour smartphone qui permettra aux consommateurs de gérer leur compte PayPass Wallet. A plus long terme, l'entreprise évoque aussi la perspective d'intégrer le paiement en point de vente, certainement sur mobile et probablement avec ses solutions sans contact (ce qui justifierait l'utilisation de la marque PayPass). Il sera intéressant de suivre la manière dont sera gérée l'articulation avec Google Wallet, dont MasterCard est un des principaux partenaires...
En comparaison du leader historique, PayPal, ou même de l'initiative similaire d'American Express (Serve, qui fête son premier anniversaire), PayPass Wallet se positionne clairement en retrait, ne serait-ce que parce qu'il n'y est pas question de paiements P2P (de personne à personne).
En revanche, la concurrence est beaucoup plus frontale avec Visa Europe, qui vient aussi de confirmer la disponibilité de sa solution V.me, très proche de celle de MasterCard, pour l'automne. Seul regret dans cette bataille, les marchés visés initialement se recouvrent peu : USA, Canada, Royaume-Uni et Australie pour MasterCard et Royaume-Uni, Espagne et France (au passage : quelle en sera la banque partenaire, puisque c'est le modèle de V.me ?) pour Visa.