Un entraineur ne se juge pas parce qu’il fait jouer tel ou tel joueur ou encore parce qu’il a tardé à effectuer tel ou tel changement. Ces éléments sont totalement subjectifs et personnels. Les deux seuls éléments qui comptent sont : les résultats et le jeu.
Les résultats ont été évalués positivement, surtout en championnat où il a remporté un Scudetto dès sa première saison (7 ans après le dernier Scudetto) et une seconde place cette année (après avoir commandé le classement de novembre à avril) alors que les saisons précédentes étaient une succession de 3ème (2009 et 2010), 4ème (2007) voire 5ème place (2008), bien souvent sans être en course pour le titre jusqu’au bout. De 2006 à 2012, la 1° et 2° d’Allegri sont les meilleurs résultats en championnat. En deux saisons, son Milan a eu un rendement très constant :
Saison 2010 – 2011 : 40 points aux matches allers, 42 points aux matches retours
Saison 2011 – 2012 : 40 points aux matches allers, 37 (probablement 40) points aux matches retours.
L’Europe? Depuis 2007, la situation financière, la politique et les objectifs de l’AC Milan ont radicalement changé et cette saison, les Rossoneri sont arrivés en 1/4 de finale de Champions League, ce qui n’arrivait plus depuis 2007 : l’objectif d’améliorer la campagne 2010 – 2011 a été atteint.
Le jeu est loin d’avoir été flamboyant mais compte tenu de la situation particulière de l’équipe au niveau physique et athlétique, il est difficile de considérer l’entraineur comme unique responsable. Trop de blessés, trop de joueurs en méforme et trop de joueurs qui ne peuvent plus garantir un rendement correct. Les blessures et la fatigue se sont accumulées et ont empêché l’équipe d’avoir une bonne condition physique. En sachant également qu’il y a trop peu de joueurs techniques dans l’effectif, on se rend compte que dans ces conditions, n’importe quel entraineur aurait du mal à proposer un jeu fluide et spectaculaire.
Choisir Allegri, c’est choisir la continuité du projet mais aussi l’entraineur au meilleur rapport / qualité prix disponible. C’est le résultat des sondages effectués par Milan. Silvio Berlusconi voulait Pep Guardiola mais le Catalan a la volonté de prendre une année sabbatique De plus, le cout de son salaire (10M / an) et la liste de joueurs qu’il aurait exigé pour signer à Milan a immédiatement écarté cette piste. Lors la soirée durant laquelle Berlusconi avait une première fois confirmé Allegri, il aurait aussi admis : « Ce n’est pas le moment de dépenser… » La confirmation d’Allegri n’est donc pas uniquement basée sur ses résultats mais aussi (ou surtout?) sur la situation financière de l’AC Milan. Berlusconi a choisi la raison et non pas la passion : payer un salaire pharaonique à un entraineur, aussi talentueux qu’il puisse être (et c’est à vérifier ailleurs qu’au Barça…) n’aurait pas été une bonne idée alors que les finances sont dans le rouge et l’équipe est à reconstruire…
Finalement, la confirmation d’Allegri a été effectuée naturellement et logiquement. Il y a eu trop d’éléments externes qui ont compliqué la saison de Milan pour pouvoir bien évaluer la saison de l’entraineur. Privé de certains joueurs clés durant toute la saison, Mister Max a réussi à bien gérer un effectif composé de caractères forts et massacré par les blessures. Comme à son habitude, il a aussi réussi à affronter chaque moment délicat avec sérénité et détermination. On oublie trop facilement les mérites de cet entraineur, capable de gagner le Scudetto dès sa première saison, capable de guider une équipe à travers mille et une difficultés et d’avoir emmené Milan en Europe là où le club n’arrivait plus depuis 5 ans. Les erreurs sont soulignées avec la ponctualité d’une montre suisse alors que les mérites sont survolés. Un choix raisonnable pour un Milan raisonnable. L’AC Milan n’a pas besoin de changer d’entraineur. Berlusconi sait que pour améliorer le jeu de l’équipe, l’équipe a besoin de joueurs, pas d’un autre entraineur. Engager Guardiola et lui mettre à disposition cette équipe serait insensé. Engager Capello ou confirmer Allegri en se renforçant avec des joueurs comme Traoré et Mundingayi n’aurait aucun sens non plus. L’AC Milan a besoin d’au moins deux top players au milieu. Sans renforts, sans un bon mercato, Allegri fera face aux mêmes difficultés la saison prochaine. Le club a besoin d’un mercato da Milan avec des idées mais aussi un peu d’argent…
La question est simple : La seconde place de l’AC Milan est-elle à cause d’Allegri ou au contraire Mister Max a accompli un miracle en tenant son équipe en course sur les trois fronts et en obtenant de bons résultats avec une équipe privée constamment de 10-12 joueurs? Quelle équipe, quel entraineur aurait pu obtenir ces résultats dans ces conditions? Les dirigeants milanais ont trouvé la réponse. Vous l’aurez compris, Mister Allegri est confirmé car malgré quelques erreurs et défauts, son travail a été jugé comme positif, il n’y a aucune alternative valable et les problèmes du club se situent ailleurs. En confirmant Allegri, Milan a commencé à préparer la prochaine saison. Il y deux priorités. La première est l’analyse des blessures. Dès cette semaine, Galliani rencontrera le staff médical et le staff athlétique pour essayer de comprendre et trouver des solutions. Les causes semblent plutôt être la préparation athlétique et non pas le staff médical. La seconde, c’est le mercato, à commencer par les discussions avec Rossoneri en fin de contrat. Dès aujourd’hui, Galliani est disposé à discuter avec les joueurs concernés. Quand la situation contractuelle des 10 joueurs concernés sera totalement éclaircie, le mercato pourra commencer afin de renforcer l’AC Milan 2012 – 2013, guidé par Massimilano Allegri.
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