En voilà un arrêt de la Cour d'appel qu'il est sympa comme tout !
Et les aficionados de pleurer, de gémir : "On a sonné le glas de nos traditions".
Répètez-le encore une fois : "On a sonné le glas de nos traditions".
Allez, encore, c'est doux à entendre : "On a sonné le glas de nos traditions".
Le 4 mai dernier, la Cour d'appel de Nîmes a confirmé la peine prononcée par le tribunal correctionnel à l'encontre de deux élus du Grau-Du-Roi, condamnés pour homicide involontaire à trois mois de prison avec sursis et à une amende de 1 000 € pour le premier et de 500 € pour le second.
Il y a un peu plus de 5 ans en effet (c'était en septembre 2006), un lâcher de taureaux organisé au Grau-Du-Roi avait tourné au vinaigre puisqu'un spectateur âgé de 78 ans était mort percuté par un taureau.
Tu me diras, fallait pas être là. Si t'as peur d'être chargé par un ruminant sur un trottoir et de claquer comme un con, ne vient pas assister à une bandido (une bandido, c'est le contraire d'une abrivado).
Mais ça c'est compliqué car la famille du défunt a poursuivi les deux élus en charge de l'organisation de cette manifestation taurine pour homicide involontaire, arguant que les conditions de sécurité n'étaient pas complètement réunies.
En résumé, que cette bandido avait été organisée à l'arrache. Comme l'a souligné l'un des juges,"on a l'impression que tout s’est fait à la bonne franquette".
C’est la première fois que des élus sont condamnés, en appel, pour homicide involontaire après la mort d’un spectateur lors d’une manifestation taurine.
Autrement dit, pour trouver maintenant des bénévoles qui vont vouloir prendre en charge l'organisation de ces fêtes débiles provençales, il va y avoir du boulot.
Le moindre ado blessé, le moindre papy qui crève, ce sera la cata. Les taureaux qui s'y connaissent un peu en droit et qui savent lire les arrêts de la Cour d'appel savent dorénavant ce qu'il convient de faire pour sonner le glas de ces traditions à la noix.