Notre orgueil à double tranchant nous inspire à douter de nous tout autant qu’il nous pousse à à croire que nous comprenons les choses mieux que quiconque.
Douter de soi, c’est faire sourde oreille à la parole sacrée du cœur, celle qui Sait sans besoin de confirmation « extérieure ».
Et que Sait cette parole ? Elle sait ce qui est Juste et Vrai.
En surface de ce Savoir sacré se construisent tous les mensonges et les compromissions du monde, la parole du mental. C’est à ce niveau du mensonge que nous pensons être notre propre salut. Le salut dont il est question réside pourtant dans le coeur. Ce chemin sans chemin est celui qui dissout l’angoisse personnelle de l’ego, perdu dans un monde hostile et sa lutte désespérée pour en tirer le meilleur.
La parole du coeur nous dit que la Vie est un mouvement d’Amour contre lequel l’ego se dresse, dans son incompréhension de la Beauté de l’Instant La crispation douloureuse que cette opposition produit dans notre corps, nos émotions, notre mental, suffit à voiler cette parole. Lorsque nous entendons cette même parole universelle par la bouche d’un autre, il y a comme un écho que nous ne semblons plus capables de faire résonner nous même (préférant raisonner à la place).
Mais l’écho n’est que la réverbération de notre propre parole sacrée, celle qui réside dans le coeur. Au niveau de la tête, la parole est sèche et lancinante. Depuis le coeur, elle grandit les mots, elle les rend transparent, laissant apparaître la Présence au travers d’eux. Mais pour que la parole du coeur retrouve le chemin de son expression, il nous faut abandonner tout à fait la croyance en la parole de la tête, dans ses ressources et ses capacités à nous « sauver ».
Pour que cet Abandon soit une réalité vivante, il est souvent nécessaire d’avoir vu que nous n’étions pas ce pantin mental que nous croyions devoir nourrir et protéger. Et voir cela n’est pas un jugement de plus à notre arsenal de dévalorisation, de négation de soi, c’est une « vision neutre », la Vision du Témoin. Le Soleil qui voit passer un nuage ne dit pas « je suis ce nuage ! »… et s’il y a cru un instant, il ne peut qu’en rire maintenant.
Voyez-vous le risible de la situation ? Oui ? alors, riez à chaque instant, car c’est ainsi que vit l’ego. Si ces paroles matinales font un écho, c’est encore une fois parce que votre coeur les a prononcées avant moi.
Fraternellement, Thierry.
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