Un homme étant venu voir Abdali lui dit :
« Je suis simple soldat ; je t’en prie, fais en sorte que je devienne officier. »
Un an après il écrivit pour dire : « J’ai été promu officier, mais je suis ici maintenant, sur la frontière, conduisant mes troupes au combat, et c’est dur ! Pourrais-tu, je te prie, m’aider à obtenir ma mise en disponibilité ? »
Six mois plus tard, cet homme se présenta à la tekkia d’Abdali, disant :
« Voilà, je suis libéré de mes obligations militaires, et j’ai ouvert un commerce. Peux-tu intercéder pour moi, que mes affaires prospèrent ?
– Hélas ! soupira Abdali, je ne peux pas te dire que faire, puisque tu es incapable de voir plus loin que ce que tu imagines être ton intérêt. Aussi dois-tu sans cesse recourir à moi pour changer le cours de ta carrière. Et tu viens, et tu m’écris, m’indiquant ce que je dois faire pour toi, et cela ne te fait aucun bien.
– Si je ne gagne rien à ce que mes souhaits me soient accordés, pourquoi me les accordes-tu ? Tout ce que j’ai demandé jusqu’ici, tu l’as fait pour moi.
– Tout ce qui a été fait pour toi l’a été afin que tu en tires la leçon. La leçon, la voici : « Chaque fois que tu te donnes un but, cela tourne mal. »
– Alors, choisis un but pour moi !
– Je ne peux pas choisir un but pour toi que tu réaliseras correctement. Ton problème, c’est que dans l’état où tu es, tu n’es pas prêt à te préparer à atteindre des buts. »
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