La Bourse de Paris a terminé en nette hausse de 1,65% lundi, après un début de journée mouvementé en raison de la poussée des partis extrémistes en Grèce, la victoire de François Hollande n’ayant pas suscité de craintes majeures auprès des investisseurs.
L’indice CAC 40 s’est octroyé 52,25 points à 3.214,22 points dans un volume d’échanges faible, de 2,624 milliards d’euros, en raison de l’absence de certains investisseurs pour cause de fermeture des marchés à Londres.
« La Bourse de Paris a profité d’une vague d’achats à bon compte » après son fort recul de vendredi (-1,90%), commente Frédéric Rozier, gérant d’actions chez Meeschaert Gestion privée.
« Les marchés sont demeurés hésitants car la Bourse de Londres est restée fermée ce qui a crée une certaine volatilité », ajoute-t-il.
Le CAC 40 avait accusé le coup, comme les marchés européens et asiatiques, en début de séance, en raison des incertitudes liées aux élections en Grèce.
En revanche, « le résultat de l’élection française était totalement attendu », la victoire du candidat socialiste à l’Elysée étant pronostiquée de longue date par les sondages, estime Xavier de Villepion, vendeur d’actions chez Global Equities.
Signe que l’alternance ne fait pas trembler les investisseurs, le taux à 10 ans de la France a même reculé sur le marché obligataire.
Paris a d’ailleurs emprunté avec succès 7,982 milliards d’euros à court terme lundi après-midi, avec des taux qui sont restés bas, même si le premier vrai test sur les marchés devrait avoir lieu lors d’un emprunt de moyen ou long terme prévu le 16 mai.
- Pas d’impact pour Standard and Poor’s -
L’agence d’évaluation financière Standard & Poor’s a pour sa part indiqué que l’élection n’avait pas « d’impact immédiat » sur la note du pays ou sa perspective d’évolution. La France, que SP a privée de sa note maximale AAA en janvier, est actuellement notée AA+ par l’agence.
« Nous allons analyser les décisions politiques du président élu de la France et du nouveau gouvernement, en prenant en compte les résultats de l’élection législative de juin », a toutefois prévenu SP.
Les économistes d’Aurel BGC attendent eux aussi les élections législatives des 10 et 17 juin et la première loi de finances rectificative dans quelques semaines.
L’attention des marchés s’est porté davantage sur la Grèce où les partis opposés à un accroissement de l’austérité ont mis la main sur la moitié des sièges au parlement.
Le pays va avoir du mal à constituer un nouveau gouvernement cette semaine, ce qui alimentait les craintes sur la poursuite à terme de la mise en place des mesures d’austérité en Grèce, condition au soutien financier international.
Du côté des valeurs, Crédit Agricole (-2,36% à 3,56 euros) est tombé à son plus bas historique, pâtissant de sa très forte exposition à la Grèce, à travers sa filiale locale Emporiki.
BNP Paribas (+4,21% à 30,21 euros) et Société Générale (+4,02% à 17,99 euros), moins exposés à la Grèce, ont bénéficié d’une vague d’achats à bon compte après leur recul des dernières séances.
Le secteur cyclique, très dépendant des mouvements du marché, a aussi été recherché. Peugeot s’est octroyé 4,14% à 8,68 euros.