Grèce : la gauche radicale devient la première force à gauche avec 16,7 %
Créé en janvier 2004, le Syriza est devenu le deuxième parti grec. Rassemblement de plusieurs groupes de gauche et d'extrême gauche il est l'allié du Front de gauche en France. Jean-Luc Mélenchon, a salué lundi la percée aux élections en Grèce "de la coalition Syriza, partenaire du Front de gauche français", et la mise en "minorité des politiques d'austérité".
"Le peuple grec vient de mettre en minorité les politiques d'austérité imposées par l'Union européenne", écrit l'eurodéputé dans un communiqué. "Je salue tout
particulièrement le résultat de la coalition Syriza, partenaire du Front de gauche français depuis plusieurs années. En devenant la première force politique de gauche, elle remet à l'ordre du
jour en Europe l'invention de la gauche d'après la social-démocratie et le libéralisme", ajoute l'ex-candidat.
Le grand gagnant des élections législatives anticipées grecques est sans conteste le Syriza, l'acronyme de la Coalition de la gauche radicale. Dirigée par l'ancien leader étudiant communiste Alexis Tsipras, un ingénieur civil athénien de 38 ans la Coalition a remporté 16,7% des voix exprimées en se hissant à la deuxième marche des partis représentés au Parlement hellénique. Avec ses 52 députés, le Syriza est devenu incontournable pour assurer un nouveau gouvernement au pays. Le gouvernement de la gauche qu'appelle de ses voeux la Coalition devrait «rouvrir les négociations avec les créanciers» pour «définir comment et combien de notre dette nous pouvons et nous devons payer».
Le Syriza exige aussi «la nationalisation immédiate des banques, la redistribution des richesses par l'accroissement de la pression fiscale sur les riches». Un programme qui recueille des adhésions croissantes au sein d'une population exaspérée par la dureté des politiques d'austérité.
Malheureusement la gauche reste divisée et le KKE, parti communiste de Grèce qui progresse lui aussi de 7,5 à 8,5%, n'est pas d'accord pour faire alliance avec Syriza qu'il considère réformiste, optant davantage pour une ligne marxiste-léniniste en faveur d'une sortie de l'union européenne. le KKE s'oppose au paiement de la dette capitaliste, alors que Syriza est prête à examiner le paiement d'une partie de celle-ci.
Cette division est regrettable et préoccupante alors que la montée de l'extrême droite néo-nazie se confirme puisqu'elle obtient 7% et aura des députés !
Les deux partis pro-capitalistes Nouvelle démocratie (droite) et le Parti socialiste (gauche social-démocrate) reculent fortement. Si la ND n'obtient que 18,9%, le Pasok s'ffondre à moins de 14%.