Monsieur le président de la République François Hollande,
Ignorés ou rejetés, les harkis et leurs descendants, aujourd'hui encore, plus de cinquante ans après la fin du conflit en Algérie, continuent de vivre un drame. Parce qu'ils ont fait le choix de la France, pays de la liberté et des droits de l'homme, ces hommes et ces femmes ont dû tout abandonner.
Bien que partie intégrante de la communauté nationale, les harkis éprouvent des difficultés, et ce pour des raisons liées à leur histoire, à s'insérer socialement, malgré leur désir farouche d'y parvenir.
On constate en effet, au sein de cette communauté, un taux de chômage particulièrement important auprès des enfants nés mineurs pendant la guerre d'Algérie, dû à un taux d'échec scolaire élevé, un manque de formation professionnelle et des conditions de logement peu propices à l'intégration.
De plus, les harkis n'ont de cesse de réclamer la reconnaissance de leur véritable identité et leur appartenance à la France, désir qui ne peut qu'apparaître légitime et qui doit être pris en compte.
Certes, depuis 1975, des dispositions ponctuelles ont été prises en leur faveur, tous n'ont pu cependant en bénéficier et, à l'évidence, ces mesures n'ont pas été suffisantes. Seule la volonté de mettre en place un projet global, destiné à régler ce que l'on appelle communément « le problème
harki » et qui doit cesser d'en être un, pourra remédier à cette situation.
Le 5 décembre 2007, le Président de la République a indiqué sa volonté de donner aux enfants des anciens Harkis la priorité à laquelle ils peuvent prétendre pour une meilleure insertion professionnelle. A cet effet, la MIR n'a servit à rien, les harkis sont entrés dans le droit commun et les mesures dont bénéficient leurs enfants, en termes d’emplois notamment, relèvent d’une politique qui s’applique à tous les publics en situation difficile
A l'heure où vous avez annoncé comme l'une de vos priorités la lutte pour la justice, je vous remercie de bien vouloir me faire part M. Hollande des mesures que vous entendez prendre en faveur des enfants de harkis.