La fin prévisible du pétrole stimule l’imagination des chercheurs. L’utilisation de l’électricité pour la mobilité se fera, avec des voitures électriques déjà bien adaptées au milieu urbain, mais aussi par d’autres véhicules, encore inconnus aujourd’hui, avec une forte utilisation de l’informatique pour gérer au mieux leur consommation.
C’est le cas d’Innotruck, un projet expérimental à mi-chemin entre l’avion ravitailleur et le trolleybus, qui sera présenté à Berlin vendredi 18 mai lors du Challenge Bibendum, qui fait une large place aux voitures électriques du futur.
Innotruck est né, en collaboration avec Siemens E-mobility initiative, à l’Université de Munich, dans une filière dédiée à la préfiguration du meilleur des mondes de l’électro-mobilité en termes de rendement énergétique.
Innotruck vit en symbiose avec des voitures électriques
Le résultat de ces travaux ressemble à un train. Un train sur roues, adapté à la ville, alimenté par caténaires, qui peut héberger une voiture électrique à l’arrière, et recharger les batteries de plusieurs autres, à la manière d’une louve qui prend soin de ses petits.
C’est un prototype qui permet de réfléchir à plusieurs champs d’investigation, notamment les flux d’information entre les différents modules composant un véhicule, dans l’idée de les réduire au minimum sans compromettre la sécurité. Autre priorité : les interfaces hommes machines, dont l’objectif est d’informer au mieux le pilote sans le noyer sous les chiffres, afin qu’il puisse mener son véhicule en fonction des conditions environnementales, de l’état du véhicule, des conditions de trafic, mais aussi de son propre état de concentration.
En ce qui concerne la gestion de l’énergie, Innotruck est capable d’analyser la géographie du lieu afin d’optimiser la consommation pour aller d’un point à un autre, par exemple en évitant de multiplier les dénivelés si l’on peut s’en passer. Des panneaux solaires et des turbines éoliennes récupèrent l’énergie disponible dans l’environnement, et un système de récupération d’énergie cinétique recueille les calories dissipées lors du freinage pour les réinjecter vers des batteries de stockage.
Enfin, la recherche de l’Université de Munich s’inscrit dans la démarche des smart Grids : interconnecter les pôles de production et de consommation d’électricité grâce aux réseaux informatiques, ne serait-ce que pour mieux gérer les pics de consommation.
Le véhicule lui-même est conçu comme un élément de stockage d’électricité au coeur du réseau régional, mais également comme un micro smart Grid, qui vit en symbiose avec plusieurs véhicules électriques plus petits, qui viennent s’y connecter pour prendre ou donner de l’électricité selon les besoins.
A l’échelle d’un bus, certes plus proche en apparence d’un vaisseau spatial que d’un véhicule de ramassage scolaire, les chercheurs allemands posent d’ores et déjà les premières briques d’un monde futur où 100 % de la mobilité sera électrique.
Remonter à la source :
Innotruck
Credit photo : Ljubo Mercep, TU Muenchen