En 2005, Jeroen Koolhaas et Dre Urhahn, aka Haas & Hahn, deux jeunes artistes hollandais étaient de passage au Brésil. Les deux acolytes devaient initialement tourner un reportage sur le Hip-Hop dans les fameuses favelas de Rio de Janeiro. Ne me demandez pas pourquoi, mais la suite tient simplement du génie, et est digne d’une élan de création et de motivation exemplaire !
Tout naquit d’un questionnement : quelles sont les différences entre la vision que peuvent avoir les gens de l’extérieur du fameux quartier populaire, versus depuis l’intérieur ? Vaste question, digne d’une thèse en sociologie. Mais Haas & Hahn, préférant vraisemblablement l’action à la réflexion décidèrent de monter un projet à l’ambition aussi vaste que les méandres des favelas : rependre le street-art à tout un quartier, repeindre le moindre centimètre carré de béton noirci en une gigantesque fresque multicolore, redorer les couleur d’une communauté encore porteuse de préjugés. Ainsi voyait le jour le projet Favela Painting.
Au delà du résultat esthétique (ça plait ou ça plait pas, en tous cas, moi, j’aime beaucoup !), le projet a mobilisé toute une équipe improvisée d’habitants spécialement formées (et rémunérée) pour l’occasion : quels types de peinture pour quel substrat ? Quelles mesures de protection ? Quels équipements ? Au delà du projet artistique, donc, il s’agissait avant tout d’un projet social, tant dans le partage du projet que dans la perception extérieure d’un quartier devenu célèbre en seulement 8 mois : Santa Marta.
Près de 7000 mètres carrés de murs ont d’ores et déjà été convertis. Haas & Hahn projettent d’étendre les formes géométriques de Santa Marta à tout un versant de la colline. Dans l’attente de financements suffisants, le projet « O Morro » reste en suspend, mais ne tombe pas dans les oubliettes pour autant !
Bref ! Si ce topo vous a emballé, voici la toute nouvelle ambition des désormais fameux street-artistes hollandais. L’idée reste la même : repeindre tout un quartier. Bon, jusque là, ok. Sauf que ce coup-ci, c’est en Amérique du Nord que ça se passe, dans un quartier commerçant défraîchi du centre de Philadelphie, à l’intersection de GermanTown et Lehigh.
Nom de code : Philly Painting
Le projet débute cette année, n’hésitez pas à suivre l’épopée du Philly Painting, à les encourager, à partager, ou tout simplement à apprécier ce que peut être le street-art lorsqu’il est ambitieux et engagé.
Nous nous permettrons de suivre de près l’évolution des différents projets de cette équipe de choc et n’hésiterons pas à vous relancer au cas où vous lâcheriez trop facilement le fil. A bon entendeur !