Samedi, j'étais avec les élèves de mon cours d'alphabétisation au Musée du Quai Branly.
Au milieu de la zone Océanie, Namissata, merveilleuse femme d'origine ivoirienne vivant en France depuis 17 ans, la cinquantaine, technicienne de surface, mère de plusieurs petits français, reçoit un coup de fil.
C'est sa fille, qui lui annonce avoir ouvert un courrier de La République Française lui confirmant que sa demande de nationalité française était acceptée.
La surprise de cette femme, sa joie, sa fierté d'être française, de faire enfin partie intégrante de ce beau pays, son pays qu'elle aime tant depuis des années... C'était indescriptible. Tellement émouvant. Tellement beau.
Clémence, Françoise, mes co-bénévoles, j'aurais souhaité que vous soyez là vous aussi, pour vivre ce moment avec nous.
J'ai quelque part regretté que Namissata ne soit pas plutôt parmi les siens à ce moment précis. Mais j'ai compris l'impatience de sa fille à ouvrir l'enveloppe...
J'ai pensé aux autres élèves, certains ici de puis peu, d'autres depuis très longtemps, qui aiment tant ce pays et leur langue d'adoption qu'ils viennent prendre avec nous des cours non obligatoires pour encore mieux les comprendre.
J'ai pensé qu'aucun d'entre eux, à part Namissata dorénavant, n'était administrativement français. J'ai pensé que certains d'entre eux, ceux qui sont là depuis plusieurs années, allaient peut-être bientôt pouvoir voter aux Municipales... Et je suis sûre qu'à ce moment-là, il y aura sur leur visage la même fierté et la même joie que sur celui de Namissata samedi.