Peu après le sauvetage des mineurs, Sebastian Piñera était reçu en France par Nicolas Sarkozy en octobre 2010. Les deux présidents affichaient des objectifs communs. Quel sera le lien avec le nouveau président français François Hollande, au style complètement opposé ? (photo DR archives ©Présidence de la République – P. Segrette)
Depuis 20h, ce dimanche 6 mai 2012, François Hollande (Parti socialiste) est officiellement Président de la République. Avec 51,67% des suffrages, il devance le président sortant Nicolas Sarkozy (UMP).
Au Chili, 8928 Français étaient inscrits pour voter à la présidentielle. Dans les sept bureaux de vote (cinq à Santiago, un à Osorno et le dernier à Concepción), au premier tour, Nicolas Sarkozy est arrivé en tête avec 46% des voix, soit 1216 bulletins à son nom.
Seuls 2642 suffrages seulement se sont exprimés durant ce premier tour au Chili. Loin derrière, François Hollande réunissait alors 27,5 % des votants puis Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) avec 10,5% des voix (source Ambassade de France au Chili avec les résultats complets du premier tour ici).
Déjà, en 2007, la gauche était à la peine avec les Français installés au Chili. Ségolène Royal, alors candidate pour le PS, s’était fendue d’un voyage à Santiago pour y rencontrer Michelle Bachelet (alors présidente du pays) et afficher leur amitié. Las, la candidate ne réussira pas son opération séduction par-delà la Cordillère des Andes et ne récoltera au Chili que 40,39% des voix des expatriés au second tour.
Cette année encore les Français électeurs au Chili sont restés à droite, même au second tour. Dans les bureaux de vote de Santiago, d’Osorno et de Concepción, Nicolas Sarkozy capitalise plus de 56% des suffrages. Les liens entre le désormais ex-président français et Sebastian Piñera, le président chilien sont-ils à l’origine des bons résultats du candidat UMP ? Le résident de la Moneda n’a jamais caché sa sympathie pour Nicolas Sarkozy dont il disait avoir “reçu une leçon de leadership”... Le comble pour un président qui a vécu une année 2011 de contestations massives et qui se retrouve à nouveau face la mobilisation étudiante (Chili et carnets en a parlé dans différents sujets, le dernier est juste là). Mais les médias chiliens regardant du côté de la France ne pariaient pas sur un second mandat du président sortant, pointant du doigt les mêmes points faibles qu’ils reprochent à Piñera : un manque de culture, un jeu dangereux avec la droite dure et une forme de frivolité (voir l’article, en espagnol, sur le site El Mostrador et la version française traduite par Courrier International). La victoire de Nicolas Sarkozy dans les urnes des expatriés français au Chili – avec un taux de participation, rappelons-le, dépassant à peine les 30%… – n’est donc pas le signe d’une adhésion massive. Mais les liens entre les deux présidents étaient presque amicaux. A l’occasion de sa visite en France en octobre 2010, Sebastian Piñera avait conclu différents accords portant notamment sur la technologie nucléaire, sur la venue d’étudiants chiliens en France et sur la création d’écoles d’excellence au Chili qui, via l’Alliance française, assureraient la promotion de la culture et de la langue de Molière. Quelle sera la nature de la relation entre le Chili et la France avec l’arrivée de François Hollande à l’Elysée ? Cordiale, probablement. Après tout, les points de discorde sont quasi-inexistants entre les deux pays. Mais ce ne sera certainement pas la grande amitié tant les styles Hollande et Piñera sont différents. La relation sera, quoi qu’il arrive, de courte durée : l’élection présidentielle au Chili, c’est en 2014 et le président en exercice n’a pas le droit, selon la constitution, de briguer un deuxième mandat consécutif.
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