À 57 ans, François Hollande remplace Nicolas Sarkozy à la présidence française, même si, dans l’imaginaire socialiste, il succède à François Mitterrand.
Plusieurs ne s’y attendaient pas. On dit de François Hollande qu’il a construit lentement et sûrement l’escalier de son ambition. Quand il s’est lancé dans cette élection, à la suite de la chute aux enfers de Dominique Strauss-Kahn, il n’avait rien à perdre. Candidat de longue date, il se retrouve propulsé favori de cette primaire qui doit désigner le champion de la gauche. Déterminé à changer son image de « sympathique bonhomme rondouillard qui amuse la galerie avec ses petites blagues », il s’impose un régime qui lui façonne une silhouette avenante, il opte pour des lunettes plus actuelles qui affinent son visage, il adopte un ton de voix plus grave, plus posé et veut désormais paraître plus sérieux. Pour sa campagne il choisit la jeunesse pour thème et la fiscalité comme outil.
Quelques ancrages
Des journalistes ont noté que l’ancien président et le nouveau partagent quelques points communs : le même ancrage dans la France des campagnes, le même souci du parti (fondé par l’un, dirigé par l’autre onze ans durant), le même goût pour les discours, au point qu’Hollande en cours de campagne ne peut s’empêcher à adopter parfois les mêmes intonations.
Dès lundi, le travail
Même si sa compagne Valérie Trierweiler rêve d’une pause de 36 heures après cette campagne épuisante, François Hollande sera au travail à l’Élysée, dès demain. Mercredi, dès que le Conseil constitutionnel aura proclamé les résultats, il se rendra en Allemagne pour rencontrer Angela Merkel et discuter du traité européen.