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Quand je vois le score de cette présidentielle, je me dis qu'il ne s'en pas fallu de beaucoup qu'on reprenne du Sarkozy pour 5 ans. Et pourtant, il n'a pas manqué de nous donner des raisons de le détester. L'invention la plus drôle de l'UMP pendant la dernière campagne aura été le Sarkobashing, traduisez : l'idée selon laquelle Sarkozy aurait été maltraité par les médias. Beaucoup de ceux qui l'ont aimé au point de voter pour lui sont restés bien silencieux pendant 5 ans. Beaucoup de ceux qui ont voté pour lui ont ressenti une certaine honte à faire partager leur ferveur. Ce soir, cet amour s'est étalé au grand jour au point que "Nicolas" n'a pu qu'avec peine s'élever au-dessus des cris d'amours de ses partisans. Dans la défaite, il aura fait progresser la droite et la France vers les idées saumâtres de l'extrême-droite. Il aura également poussé encore plus la pratique de la Vème République vers la présidentialisation. Sur ce dernier point, Hollande peut proposer autre chose. Bien entendu, en perdant les législatives et en offrant aux Français une cohabitation, il serait forcé d'endosser les habits d'un président plus modeste. D'un autre côté, même s'il gagne une majorité en profitant de triangulaires PS/UMP/Front national, il aurait encore moins de raisons à ne pas poser ces actes qui feraient de lui véritablement un président normal.
Pour le reste, force est de constater que le pays penche à droite. Peu importe que les droites ne s'entendent pas entre elles. Cela ne saurait durer. Hollande n'est donc pas sur le papier parti pour être un président populaire. Le scepticisme aura bien réussi à Hollande en campagne. On ne le voyait pas candidat, il est maintenant élu. Continuer à douter, voilà une chance de le voir réussir...
photo : slate.fr, accompagnant un article intitulé : "HOLLANDE VU PAR LE NEW YORKER: UN «MYOPE INOFFENSIF QUI GLOUSSE»"