"Plus loin, plus haut, plus fort", voici le crédo des représentants de l'UMP lors de la soirée électorale. Pour eux, ce (léger) revers n'est dû qu'à l'impatience des Français face aux réformes pas encore réalisées ou dont les résultats ne se font pas encore sentir. La seule réponse est donc de continuer, d'accentuer et d'accélérer lesdites réformes.
Je sais bien qu'à gauche, nous n'avons pas la même lecture de la véritable débacle qu'a subi la droite. 47 villes de plus de 30 000 habitants reprises à la majorité, seulement six perdues. Neuf départements gagnés aux Cantonales, ça s'appelle une déroute ou je ne m'y connais pas. Les électeurs du MODEM ont massivement votés à gauche ou plutôt contre la droite, regagnant un bercail déserté par une légitime déception vis à vis du PS.
La gauche pouvait pavoiser à juste titre et la victoire aurait pu être complète si Marseille avait basculé et si Tibéri avait laissé son arrondissement au PS.
Pourtant, objectivement, l'UMP pouvait-il donner une autre réponse ?
Il ne faut pas les prendre pour plus cons qu'ils ne sont. Ils savent très bien qu'ils ont pris une branlée presque aussi mémorable que lors des régionales de 2004, seulement atténué par le caractère locale des Municipales. Seulement, ils ne vont pas se mettre à faire une politique de gauche sous prétexte qu'une majorité de maires a basculé dans l'opposition. Ce serait se tirer une balle dans le pied pour les prochaines échéances électorales.
Dans l'adversité, on resserre son camp ; on se recentre sur ses valeurs ; on sectarise ; on cloisonne. La première victime collatérale pourrait être l'ouverture. Il est donc logique que l'UMP annonce que le cap sera maintenu, voire amplifié. Dans les faits, ils vont procéder à quelques ajustements, mais rien de bien sensationnel. On va virer quelques indésirables comme Martinon et on continuera le travail de sape social, mais on y mettra peut-être un peu plus les formes.
Quand à la gauche, s'ils veulent qu'une politique de gauche soit menée, il faudra qu'ils se décident à gagner la Présidentielle et les Législatives qui suivent. Sinon, ils se contenteront de se gargariser de leurs victoires intermédiaires, certes agréables, mais peu utiles politiquement.
Dominik
PS : Je n'ai pas parlé du MODEM. Son avenir est incertain, mais celui de Bayrou n'est pas forcément compromis.