Le 7 Mai 2007 j’écrivais dans ce journal une lettre ouverte au nouveau Président de la République. Les mots que j’écrivais alors pourraient être exactement les mêmes aujourd’hui, au moment où vous accèdez à la magistrature suprême : Votre responsabilité est de tenir vos promesses, elle est donc grande car, finalement, il s’agit de la vie ou de la mort de la démocratie républicaine. Et le risque est grand, car, malgré votre prudence coutumière, vous avez beaucoup promis. En effet, au-delà des grands principes que vous avez agités comme un drapeau (Moi, Président …), la réalité va vous tirer par les pieds dès ce soir. La crise n’est pas derrière nous, bien au contraire. Nous sommes à l’aube de bouleversements considérables dans une France qui est aujourd’hui parfaitement coupée en deux, dont chaque moitié risque d’entrer en confrontation avec l’autre. Les extrêmes progressent partout en Europe, voire dans le monde. Les pays dits développés ont maintenant à payer la dette qu’ils doivent aux pays émergents, au détriment desquels ils ont construits égoïstement pendant deux siècles leur confort et leur croissance économique. L’Union européenne est fragile et attaquée par toutes les puissances financières du monde. Votre fardeau est lourd, mais vous l’avez souhaité. Il vous faut donc montrer le courage nécessaire pour affronter les vents menaçants venant du reste du monde. L’heure n’est plus aux synthèses de compromis mais aux choix difficiles. Le monde va vous poser des questions auxquelles il vous faudra répondre.