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6 mai / Le mytho du routard 1/4

Par Blackout @blackoutedition
6 mai Le mytho du routard 1/4 - Nouvelles de demain Istanbul, Beyoglü, dimanche, beau temps lourd. John John se rend au marché russe, quartier peu connu des touristes. On y trouve du caviar. Pourquoi pas ramener des œufs d'esturgeon de Turquie ? Cela fera certainement plaisir à tante Johanna, que John ira voir au fin fond de l'Alabama, sitôt rentré de son voyage. C'est elle qui l'a élevé après le tragique accident de ses parents, sur la route 666, à mi-chemin entre Atlantique et Pacifique. Il avait alors sept ans et sa mémoire labile a effacé une grande partie des traces de ses parents. On trouve dans ce marché délicieusement poussiéreux des tissus d'Ouzbékistan de la Vodka frelatée, et de faux jeans 501, jeans dont John John, originaire de New York, n'a rien à faire. L'homme trouve l'endroit exotique sans plus et s'apprête à aller faire un tour incontournable au grand bazar, lorsqu'il entend un embrouillamini derrière une pile de clés à mollette. Une jeune fille, légère et court vêtue, mal lui en a pris. Elle est molestée par des autochtones intransigeants ou vicieux. John John a fait du foot américain et sa carrure impose le silence. Les turcs se dispersent en râlant et l'occidental couvre les seins exposés avec une draperie qu'il offre à la belle femme. Anglaise à la peau de porcelaine de surcroît. Il l'invite à sortir rapidement boire un thé, ainsi pudiquement voilée, dans un bistrot vieillot et typique. Elle se nomme Laura et possède le plus charmant des sourires, onctueux de rouge baiser et délicatement ourlé d'un fin duvet, des yeux bleus comme le fond de la mer où, John aimerait à se noyer. Le soleil descend sur la grande mosquée et John propose à la charmante britannique de dîner. Après il la raccompagnerait à son hôtel, on n'est jamais trop prudent. Naïve, elle accepte, elle s'est trouvée seule dans ce pays parce que le plus indélicat des boyfriends l'a plaquée en plein voyage de noce avec une Suédoise, sur le bac traversant le Bosphore. Il hèle un taxi pour l'ancien marché aux fleurs, où il connaît un restaurant connu de lui seul où presque : Ora. Une salle intime au deuxième étage, décorée d'instruments de musique qui ne sont pas là que pour la figuration. La galanterie est la maîtresse du machisme, John laisse passer Laura devant ce qui lui permet d'avoir un panorama enrichissant sur le galbe de ses jambes, la mini jupe étant toujours en vigueur outre manche. Une table un peu à l'écart. Est-elle à ce point naïve, Laura, où veut-elle enterrer rapidement ce bad boy, toujours est-il que ce même large sourire, éclaire sa façade de porcelaine fragile, lorsque John, commande deux anis gras, il sait ne pas faire d'impair et boycotte l'Ouzo, grec. Le repas fleure bon l'aubergine, la déclinaison des Kebabs et l'éclosion dans les palais des épices, il se fait dans un silence relatif, les yeux parlent les oreilles écoutent les conversations inaudibles des autres tables, puis la musique se déchaîne et John en profite pour murmurer à l'oreille de sa nouvelle compagne, tout agaillardi par ces anis parfumés, lourds et frappés, le bruit des glaçons : - Mademoiselle, j'ai une chambre d'hôtel à trois pas d'ici, voulez-vous coucher avec moi ? L'Anglaise aime l'alcool mais ne le supporte guère elle répond, yes of course ! et les voilà partis dans les dédales des ruelles jusqu'à l'hôtel de luxe qui contraste avec les maisons plus ou moins en ruines qui l'entourent. A suivre... demain !

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