Un film plus innovant que terrifiant
Drew Goddard, fidèle scénariste de J.J. Abrams, et Joss Whedon, nouveau Dieu d’Hollywood depuis le succès colossal de ses Avengers, se sont retrouvés sur ce petit film d’horreur, le premier à la réalisation, le deuxième à la production, le scénario ayant été écrit à quatre mains. Alors qu’en règle générale, ce genre cinématographique pâtit d’un manque d’originalité et d’ambition, ce long-métrage rompt avec la monotonie ambiante en multipliant les trouvailles.
Partant d’un postulat classique, 5 jeunes amis partant passer le week-end dans une cabane isolée, les deux hommes parviennent à renouveler le genre en s’amusant avec les codes existants. Tout l’intérêt de ce projet tient en la multitude de degrés de lecture que propose le scénario. Sans rien dévoiler de l’intrigue principale, on comprend très vite que tout ce qui arrive aux protagonistes n’est pas fortuit. Conçu comme une série Z assumée, le réalisateur s’amuse à démystifier certains codes et à se moquer des incohérences que l’on retrouve dans le cinéma d’horreur (singulièrement, dans la scène où les jeunes décident de se séparer). Métaphore du spectateur, certains personnages vont occuper une place prépondérante dans ce long-métrage et vont permettre de transporter l’intrigue dans de nouvelles dimensions, notamment dans une critique acerbe de la téléréalité (qui manquait à l’adaptation d’Hunger Games) mais aussi aux croyances dévolues et irréfléchies.