Je vous présente Brigitte, la brebis qui n'avait peur de rien.
Contrairement à ses copines qui craignent le loup, Brigitte s'en moque et passe son temps à manger. Elle raffole des framboises, en mange des tonnes, quitte à attraper mal au ventre. Pendant ce temps, le troupeau est divisé. C'est la panique chez les bovidés et le sauve-qui-peut ressemble souvent à des missions-suicides. Après tout, qui sait d'où vient le danger ? A plusieurs reprises, les moutons font tout et n'importe quoi. Résultat, le troupeau se décime à vue d'oeil.
Brigitte, elle, continue d'engloutir ses framboises et ne se préoccupe pas des drames qui se jouent aux alentours. Un blurp plus tard, elle finit par lever son museau de son festin et veut retrouver les copines. A la place, ce sera le loup lui-même qui fera office de comité d'accueil. Gloups.
Ne vous planquez pas sous la couette, il n'y aura point d'effusion de sang, au contraire c'est une autre substance rougeâtre qui va dégouliner sur les pages... hihi, c'est très drôle ! Et notre Brigitte nous réserve d'autres surprises, notamment la rencontre avec Michel le mouton. Souvenez-vous, il pensait n'avoir pas de chance. En voilà un joli clin d'oeil. Ces deux albums cultivent l'art de l'humour acide et désopilant, je vous promets que vous ne regretterez pas la découverte !
Brigitte, la brebis qui n'avait peur de rien par Sylvain Victor (éd. Thierry Magnier, 2012)
Autre lecture qui part dans tous les sens, avec une histoire de vers de terre, de cacahuètes, d'oiseaux et de chats, tout le monde se mange et s'avale sans réfléchir, la chaîne alimentaire en perd son latin et il est temps de remettre de l'ordre dans tout ce bazar.
Les vers de terre mangent des cacahuètes,
Avant, les vers de terre mangeaient des cacahuètes. Les oiseaux mangeaient les vers de terre. Les chats mangeaient les oiseaux. Personne ne mangeait les chats. Alors un ver de terre très énervé a pété un câble : un jour, il a mangé un chat ! Mais un oiseau a avalé le ver de terre, et l'oiseau a été mangé par un chat. Ouille, ça part en quenouille car, si on y réfléchit bien, un chat a mangé un chat.
C'est complètement farfelu, un peu compliqué, savamment désordonné mais l'histoire tient la route. Cela vous explique l'équilibre alimentaire, son fonctionnement, son ordre et son importance (mine de rien). C'est représenté par des illustrations qui s'éclatent, sur chaque double page, en un festival de couleurs et de bestioles. Le principe est cocasse, particulièrement ingénieux surtout, puisque nos yeux roulent de haut en bas, et de gauche à droite, tant les détails courent comme des fourmis sur un plateau. De quoi impressionner le lecteur, sans prétention, mais avec facétie.
Les vers de terre mangent des cacahuètes, par Elisa Géhin (éd. Thierry Magnier, 2012)