Bienvenue dans la zone de jeu arcade des 90’s. Light Asylum, ce duo de Brooklyn a définitivement toutes les armes pour nous faire voyager au cœur de l’imaginaire pixellisé. Shannon Funchess et Bruno Coviello ont emménagés sur la scène indé en 2011 avec le très bon EP In Tension comprenant notamment le track Dark Allies tout bonnement indescriptible car peu de créatures sur Terre ont pu partagé une expérience musicale aussi peu axée sur la métaphysique. Une vague électronique respirant une folie créatrice qui a sans nul doute comme cheval de bataille la puissance de la musique et son impact sur les mœurs. Il va donc sans dire que ce dépôt de roses aux pieds de ces génies sombrement incandescents est clairement justifié.
Mais visiblement le duo souhaitait encore se faire mousser et a décidé de nous délivrer un petit Louis d’Or en ce mois de Mai 2012. Un album sobrement mais malicieusement baptisé Light Asylum dans lequel 10 morceaux pouvant provoquer une névrose sans précédent s’entremêlent.
Côté influences on est bien forcément confronté à la tentation de se laisser leurrer par une comparaison hâtive entre la chanteuse charpentée Shannon Funchess et le modèle fétiche de Jean Paul Goude : Grace Jones. On se contentera tout bonnement de dire que le background de ce groupe est certainement un condensé très fluorescent de bornes d’arcade, de Kraftwerk, de Joy Division et du monde enfumé et pénétrant de la nuit des années 80 et 90 au sein duquel les cyberpunks chevauchant des Batmotos se livrent un combat sans merci. Cela dit, si l’on s’arrête sur ces références qui ont pu égayer votre enfance délicieuse lors de laquelle les seuls et uniques kings n’étaient autre que les Motards de l’Espace, il paraît évident que nombreux sont les groupes piochant à outrance dans ce même terrain de jeu. On parlera sans trop de surprise des sons fétiches de la fin des années 2000, quand le collectif Valérie & Friends (Minitel Rose, Anoraak, College, etc…) sévissait sur les dancefloors de l’Hexagone. De même des groupes actuels déjà passés à la loupe par WTFRU comme par exemple Errors ont des sonorités très proches de celles présentes dans les compositions de Light Asylum.
Hour Fortress by Light Asylum :
Pope Will Roll by Light Asylum :
IPC by Light Asylum :
Des synthés virevoltants, une basse lourde et énergique, des snares jetés pêle-mêle tels des gladiateurs dans une fosse aux lions. Un côté très dance des 90’s qui ressurgit à chaque morceau comme une vieux souvenir qu’on n’acceptera jamais de voir éteint. Hour Fortress démarre l’album de manière punchie et on a déjà le temps de s’imaginer dans un décor en 32 bit. Une sorte d’hymne pour la ligue des justiciers virtuels. Pope Will Roll surgit et on a presque l’impression qu’Axl Rose (leader Gun’s N Roses) prête sa voix à Funchess. Cependant quand Rose fout le camp, c’est tout Gotham City qui se sent en danger et il est déjà temps d’entamer une course poursuite avec Jack Nappier alias Joker qui, au volant de sa décapotable violette, écoute sourire aux lèvres IPC. Le temps s’écoule et enfin A Certain Person vient conclure l’œuvre de Funchess et Coviello. Un début de track qui nous chamboule et nous rappelle Tusk de Errors (cités précedemment). Le gros plus de Light Asylum étant bien entendu la vocal élancée de notre très chère Ghetto Blaster girl ainsi que les hennissements de cheval répétitifs. A croire qu’après le chien loup c’est finalement le cheval qui redore son blason auprès des philosophes animaliers de la stylish scène underground.
Quoi qu’il en soit, c’est une belle signature dont Light Asylum nous fait part sur Mexican Summer et on promet sans trop se mouiller un bel avenir aux artistes de Brooklyn. A FOND LES MANETTES!
NB : L’album en écoute intégrale ICI
NOTE