Il ne s’agit ni de Nestor Burma, le célèbre détective de Léo Malet, ni de l’impassible majordome du Capitaine Haddock , mais de Nestor Martin Fernandez de la Torre (1887 – 1938), célèbre peintre espagnol natif de Gan Canaria, et qui eut son heure de gloire en Europe dans l’entre-deux guerres.
Il a son musée ici, dans un décor qu’il avait conçu pour attirer le touriste, la reconstitution en style néo-canarien d’un village avec sa place à arcades, sa taverne, ses boutiques de souvenirs et ses déjeuners dansants du dimanche, sans oublier le groupe folklorique.
En fait, l’ensemble fut édifié entre 1949 et 1956, en pleine période franquiste, par le frère Miguel du peintre qui en avait projeté le dessin en 1937. Notre hôtel, le Santa Catalina, également conçu par Miguel de la Torre, fait également partie de ce complexe. Il remplaça un hôtel construit en 1886 par un anglais. On apprécie particulièrement l’élégance discrète de ce style régional réinventé, avec de très jolis balcons de bois ouvragés, dans une essence particulièrement dense et lourde, ainsi que nous l’expliquait hier un descendant de l’entrepreneur de l’époque, présent à la communion de Clara.
Pour en revenir à Nestor, le peintre mondain, j’ai beaucoup aimé ses croquis de costumes et décors de théâtre – il fit les décors de l’Amour sorcier de Manuel de Falla – un peu moins ses grandes compositions symboliques, le Poème de la mer, le Poème de la terre, où l’on voit un enchevêtrement de corps musculeux évoluant dans de riches couleurs.
Voilà encore un héros espagnol à ajouter à notre culture générale du XXème siècle, cependant, en matière de peinture, je préfère tout de même Joachim Sorolla. Et pour la littérature, je vous reparlerai de Benito Perez Galdos, l’ami de Zola et de Dickens, l’autre grand héros local.