Motivé ou découragé ? Le niveau de dopamine dans les différentes zones du cerveau, en réponse à une tâche ou à un défi, peut à lui seul expliquer pourquoi certains sont capables de travailler dur ou pas. Être un fonceur ou un «looser» pourrait ainsi dépendre de différences dans le système de dopamine du cerveau, selon cette étude publiée dans l'édition du 2 mai du Journal of Neuroscience.
Les chercheurs dont le Pr David Zald, de l'Université Vanderbilt, a demandé aux participants d'appuyer rapidement sur un bouton pour pouvoir gagner des sommes d'argent variables. Les participants devaient montrer jusqu'à à quel point ils étaient prêts à travailler en fonction de la probabilité de gagner et la somme d'argent à gagner. Certains ont accepté des défis extrêmement difficiles pour gagner plus d'argent alors que des participants moins motivés renonçaient même à essayer si cela leur coûtait trop d'effort. A l'aide d'imagerie cérébrale par émission de positons (TEP), les chercheurs ont pu mesurer l'activité du système de la dopamine dans les différentes zones du cerveau et examiné la relation entre cette activité et les résultats obtenus aux tests de motivation.
Le niveau de motivation, fonction de la réponse de la dopamine dans les différentes zones du cerveau : L'étude révèle que les personnes susceptibles de faire plus d'effort montrent une réaction plus forte de la dopamine dans le striatum et le cortex préfrontal, deux zones du cerveau importantes dans la récompense et la motivation. En revanche, les personnes les moins susceptibles de se mobiliser et de faire des efforts présentent une réponse de la dopamine plus forte dans l'insula, une autre zone du cerveau impliquée dans la perception, le comportement social et la conscience de soi.
La dopamine, facteur clé de décision et…de motivation : Des études sur l'animal ont déjà montré que l'activité de dopamine dans les différents centres de motivation du cerveau est un facteur clé de la prise de décision. Dans cette expérience, les chercheurs montrent que les participants dont l'activité de la dopamine augmente dans l'insula sont les sujets les moins motivés. Ainsi, l'étude conclut que l'augmentation de la dopamine dans l'insula est associée à la perte de motivation. Ce qui explique aussi que les médicaments dopaminergiques puissent entraîner des effets sur le comportement. Les spécificités individuelles dans le système de la dopamine pourraient donc permettre de cerner « le trait » de motivation d'un individu.
Source:Society for Neuroscience The Journal of Neuroscience (In press) via Eurekalert (AAAS) « Differences in dopamine may determine how hard people work”