Au terme de cette 29ème journée, où 28 buts ont été inscrits, une conclusion s'impose: nous serions passés de la 28ème à la 30ème que nous n'aurions pas vu la différence. En effet, dans les points chauds du championnat, les adversaires ont réussi à faire tous les mêmes résultats. Ainsi, les deux premiers, Lyon et Bordeaux, l'ont emporté, tandis que pour la troisième place qualificative pour la champion's league, Nancy et Marseille ont ramené de leur déplacement un match nul chacun. Du côté de la zone dangereuse, les 16, 17, 18 et 19èmes ont du chacun procéder au partage des points, de diverses façons certes, mais au final, tout le monde se retrouve à une situation exactement identique. Retour sur les faits marquants de cette 29ème journée.
Monaco - Lyon:
"Finale" du tournoi des Six Nations oblige, la 29ème journée de championnat s'ouvrait ce samedi dès 16H, par une belle affiche. Il y a de cela quelques courtes années, ce Monaco - Lyon opposait le leader à son dauphin. Mais si Lyon est toujours aux avant-postes cette saison, on ne peut pas en dire autant du club de la principauté qui glisse petit à petit dans le ventre mou du championnat. Cette rencontre allait pourtant nous offrir 45 premières minutes de qualité, au cours desquelles Lyon a prouvé qu'il n'était pas mort. Un magnifique doublé d'un Kader Keita retrouvé, et un but de Fred consécutif à une frappe sur le poteau de l'ancien lillois, omniprésent jusqu'à sa sortie sur blessure, ont suffi à démontrer que si certains s'inquiétaient de l'état de forme du sextuple vainqueur du championnat, ils n'avaient pas de réelles raisons de le faire. Les rouges et blancs auront pourtant tenté de jouer, de contrer, de bousculer cette formation d'Alain Perrin, mais Piquionne était bien seul devant, en l'absence de Menez, et son rendement actuel ne pouvait lui permettre d'espérer grand chose.
L'addition aurait même pu être plus lourde pour les hommes de Ricardo, et s'il n'avait pas eu ce péché de gourmandise, Benzema aurait certainement inscrit son 18ème but de la saison. Mais un petit mois après la claque infligée par Bordeaux (0-6), Monaco va subir un nouveau traumatisme que les rares supporters de Louis II désirent sans conséquence. De son côté, Lyon continue sa marche en avant, et une semaine après avoir battu le club girondin, les gones repoussaient ces derniers à neuf longueurs, avant le Bordeaux - Strasbourg qui avait lieu le lendemain.
Bordeaux - Strasbourg:
Dimanche à 18H, Bordeaux savait donc ce qu'il avait à faire pour rester au contact de Lyon, et prendre éventuellement ses distances avec la troisième place toujours occupée par de valeureux nancéiens. Battus la semaine passée chez le seul club qui le précède au classement, les girondins se heurtaient dans un premier temps à une équipe strasbourgeoise courageuse, et qui était venue chercher un bon point, dans une période où les alsaciens éprouvent les pires difficultés à assurer un maintien qui leur tend les bras. Les vingts premières minutes montraient pourtant un autre visage des hommes de Jean Marc Furlan, qui subissaient le jeu, mais se procuraient de belles situations en contre attaque. Finalement, c'est un coup de pied arrêté, comme souvent dans ce genre de rencontre, qui allait débloquer la rencontre. Un corner botté par Alonso arrivait sur la tête de Henrique qui transformait l'offrande en but. Après l'interruption de la partie durant environ cinq minutes et la longue blessure de Ramé, finalement remis sur pied, les attaques continuaient d'égayer cette première mi temps intéressante. Et c'est juste avant le repos que le héros de la dernière finale de la coupe de la ligue, Henrique, s'offrait un beau doublé ... sur corner, bien entendu! La seconde période laissait place à un jeu plus haché, les fautes se succédaient, mais heureusement pour les 22 acteurs, Mr Moulin restait clément et ne procédait pas à une distribution de cartons inutiles. Finalement, c'est l'inévitable Cavenaghi qui allait porter l'estocade, profitant d'une faute de Chamack sur Cassard non sifflée, pour marquer en force son dixième but de la saison, juste avant d'être remplacé. Bordeaux finissait tranquillement la rencontre, laissant donc une belle pression sur l'ogre lyonnais, et s'approchant à grand pas d'un accessit direct pour la prochaine Champion's League.
Lens - Marseille:
Une compétition que Marseille aussi espère retrouver! Dimanche soir, les olympiens ont en tout cas montré deux visages. L'un était séduisant, et confortait l'idée que l'on s'était faite de l'OM depuis quelques semaines, à savoir une équipe portée sur l'offensive, et jamais à cours d'idée pour inscrire un but. Cette période durait 45 minutes, durant lesquelles Marseille inscrivait deux buts, par Nasri, et le désormais incontournable Cheyrou, qui retrouve enfin son niveau auxerrois. Une mi temps où les sudistes auraient pu marquer davantage, mais aurait pu également voir Lens ne pas rester bredouille, si Mandanda n'était pas aussi bon! Devant, les absences de Valbuena et Niang, tous deux blessés, passaient presque inaperçues tant le réalisme marseillais plaidait en leur faveur. Au retour des vestiaires pourtant, ce fut le club qui avait perdu au Zénith de St Petersbourg que nous retrouvions. Les Lensois, morts de faim et boostés dans le jeu par l'entrée d'Eric Carrière, en profitaient pour se créer des occasions, et mettre ainsi en danger une défense qui restait cependant bien en place. Mais à force de reculer, les habitués du Stade Vélodrome allait encaisser un but de l'un de leur ancien joueur, Maoulida, qui battait Mandanda de près au terme d'un petit cafouillage. Bollaert explosait, les sangs et or y croyaient. Et ils avaient raison! Quelques minutes plus tard, Kovacevic lançait parfaitement Mangane, qui résistait à Zubar avant de tromper le portier olympien d'un petit extérieur du pied droit. Les hommes de Gerets étaient totalement perdus, et moins de dix minutes plus tard, Remy marquait à son tour d'une frappe aussi soudaine que magnifique. La messe semblait dite pour des coéquipiers d'un Cissé bien seul devant. Pourtant, à deux minutes de la fin, un centre fort de Akalé trouvait le plat du pied droit de l'international français qui profitait d'une erreur de Runje pour égaliser. Au final, le partage des points semblait logique, et __on retiendra surtout le très beau spectacle offert par les 22 acteurs.
__
Les autres matchs:
Si il y a bien un aspect de ce championnat qui risque de retenir l'attention de chacun jusqu'au dernier moment, c'est bien la bataille pour le maintien. Mais cette année plus que d'habitude, enfin disons au même titre que l'an dernier, puisque pour la seconde fois consécutive, le PSG est très largement concerné par cette lutte acharnée. Samedi, à la même heure, les trois candidats les plus menaçés (excluons Metz, quasiment condamné depuis déjà longtemps) jouaient à la même heure. Sochaux recevait le troisième, Nancy, Toulouse se rendait en mission commando à St Etienne, et Paris accueillait Valenciennes. A la mi temps, rien n'avait bougé, puisque les trois pelouses affichaient un score nul et vierge. Dans le Forez, les Toulousains contenaient bien une équipe stéphanoise qui éprouvait les pires difficultés à se créer des occasions, tant le bloc mis en place par Eli Baup, avec le seul Elmander en pointe, était bien en place. La musique était différente à Bonnal, où Sochaux attaquait de toute part, mais l'hyperactif Dalmat manquait plusieurs fois le cadre. L'ancien du PSG était imité par Diané au Parc, qui provoquait la foudre des supporters, ébahis par autant de maladresse !
Les 45 dernières minutes de ces trois rencontres allaient offrir un suspens haletant. Les Doubistes et les Parisiens poussaient même le mimétisme à l'extrême. Ainsi, tandis que Geoffroy-Guichard trépignait d'impatience, Erding, bien lancé par ... Dalmat, lobait un Gracigliano bien mal inspiré pour le coup. Bonnal explosait, et dans la même minute, Auteuil et Boulogne grondaient. En effet, sur un mini corner, comprenez un coup franc vers l'angle du terrain, Ceara, pressé par Savidan, trompait Landreau d'une belle tête plongeante. Inoffensif jusqu'alors, Valenciennes ouvrait le score contre le cours du jeu, propulsant le club de la capitale à une provisoire 18ème place, trois points derrière Sochaux ! De son côté, Toulouse tenait bien, et au terme d'un match sans grande saveur, marqué seulement par deux-trois belles parades de Douchez, le partage des points faisait davantage le bonheur des visiteurs que des locaux. Sur les deux autres stades, les dix dernières minutes commençaient. A la 81ème minute, tout basculait. Zerka égalisait, Pauleta l'imitait ! A Sochaux, une sortie ratée de Richert sur un corner nancéein profité à Moncef Zerka, esseulait au second poteau. Ce point ramené du Doubs était profitable aux lorrains dans la course à la Champion's League. A quelques secondes près donc, Pauleta profitait lui d'une erreur de Penneteau, parti à l'aventure sur un centre de Souza, pour égaliser en deux temps. L'Aigle des Açores, éternel, terminait même sur une jambe, ayant contracté une élongation à la cuisse qui pourrait le tenir éloigné des terrains une quinzaine de jours. Paris s'en sortait bien, mais les lacunes, notamment offensives, restent criantes.
Des carences que Lille semble avoir mis de côté le temps d'une soirée. Les Dogues ont fait explosé Caen samedi soir, sur le score de 5-0 ! Excédé par un arbitrage qu'il juge 80% du temps contre son équipe, Dumas n'a pourtant pas annoncé que les hommes de Claude Puel étaient tout simplement plus fort que ses protégés, et l'ancien marseillais doit bien se rendre à l'évidence : Caen a de gros soucis de défense. Lichsteiner par deux fois, Cabaye pour un doublé également, et Frau pour son premier but sous ses nouvelles couleurs, ont ainsi battu Costil, deux fois, puis ... Compan trois fois. En effet, l'entraineur normand avait effectué ses trois changements à la pause, et à la 60ème, Costil était explusé, assez justement. C'était donc l'ancien attaquant des verts qui prenait les gants, encaissant donc les trois dernières réalisations lilloises. Des nordistes qui remontent à une 7ème place leur laissant présager une belle fin de championnat.
Il en va de même pour Nice ! Vainqueurs deux buts à un du côté de Metz, les niçois, pourtant dominés, remontent à une 5ème place prometteuse. Un premier but splendide de Bamogo, sur un service de Koné, mettait les sudistes dans le bon sens. Mais la lanterne rouge, qui va mieux depuis quelques temps, égalisait sur un penalty aussi contestable ... que celui obtenu par les hommes de Frédéric Antonetti sept minutes plus tard. Ederson répondait donc à l'égalisation de Pjanic sur le même d'exercice, et Pouliquen et ses hommes continuaient leur chemin de croix. Enfin, signalons également les deux matchs nuls entre Le Mans et Rennes, et entre Lorient et Auxerre. Deux résultats identiques, un but partout, et deux rencontres qui auraient pu tourner en la faveur de chacune des équipes. Hormis peut-être les manceaux, aucune des ces quatre formations n'a encore grand chose à jouer, si ce n'est assurer un maintien qui semble angoisser tout le monde cette année...