GARE AU CLAVIER DE L’AUTEUR, du récit au roman

Publié le 05 mai 2012 par Teamvivia56

  Un auteur n’est jamais un héros. Ce sont ces personnages qui le deviennent en entraînant les lecteurs dans leur univers. Et c’est très bien comme ça.

Pour ma part, je n’ai jamais été un fan du « moi je ». A partir de 5 « moi je », ça fait trop gamin égocentrique et capricieux. Et puis au bout d’une minute, on a l’impression d’écouter un remake de « Bo le lavabo », un vieux tube pas très inspiré mais tout de même burlesque de Vincent Lagaf’.

Un écrivain est un peu comme une éponge. Il s’inspire d’événements, d’atmosphères, de personnalités, pour créer les acteurs de son scénario et l’histoire qu’il a envie, besoin même, de partager avec d’autres.  

  J’ai entendu souvent que les romanciers étaient des voleurs de tranches de vie. La formule me paraît assez juste. Et je ne la trouve pas négative, au contraire. Quoi de plus merveilleux que de permettre à des lecteurs de passer en bon moment dans une atmosphère dont l’auteur est si imprégné qu’il y plonge d’autres personnes ?

Une méthode personnelle

Comment parvenir à cette finalité ? Chacun sa recette. Pour ma part, je fais évoluer mes personnages dans des univers que je connais bien. Celui de la course au large par exemple. J’ai commencé à m’intéresser à cette discipline en 1968 en découvrant une photo de Pen Duick IV, le trimaran de course construit par Éric Tabarly en vue de la Transat anglaise. Ce bateau rebaptisé Manureva, je ne me doutais pas que je le reverrais à Saint-Malo en 1973, le jour où Alain Colas entamerait à son bord un tour du monde en solitaire, ni que je vendrais une des photos réalisées à cette occasion à un éditeur de cartes postales. J'avais 18 ans. Je venais de passer mon bac. Je dévorais tous les livres que je pouvais trouver sur la course automobile et la course au large.  

  Plus tard, j’ai écrit sous le pseudonyme Thierry Georjan des récits racontant le monde de la course au large :

NAVIGATEURS SOLITAIRES AUTOUR DU MONDE

(La Découvrance – 1996)

VENDÉE GLOBE

(Gérard De Villiers – La Découvrance – 1997 – préface de Philippe Jeantot)

20 ANS D’AVENTURES TRANSATLANTIQUES DE SAINT-MALO A POINTE A PITRE

(écrit avec François Thominet ; publié aux Presses du Midi – 2000 – préface de Laurent Bourgnon)  

 J’ai aussi dirigé la rédaction d’un magazine spécial sur le Vendée Globe 2000 – 2001, une publication réalisée en partenariat avec Phillipe Jeantot, alors directeur de l’épreuve.

A l’écoute des coureurs au large

Pour réaliser ces travaux, j’ai lu les ouvrages de nombreux marins et j’ai suivi leurs vacations radio avec les PC courses. J’en en rencontrés beaucoup aussi. Je les ai écoutés. Entendre des navigateurs comme Philippe Jeantot, Laurent Bourgon, Jean-Luc Van Den Heede, Raphaël Dinelli, Catherine Chabaud et d’autres encore raconter leurs courses et leur passion du large, c’est fascinant.  

  J’ai recueilli beaucoup d’histoires vécues, d’anecdotes hallucinantes, d’éléments sur la vie des meilleurs navigateurs : leurs motivations, leurs superstitions, les épreuves qu’ils traversent, la sécurité en mer, la manière dont leurs proches vivent les courses, leur collaboration avec les sponsors, leurs rapports avec les médias, les spectateurs, les préparateurs, les autres coureurs…

Alors, j’ai ressenti le besoin de concentrer de manière intense une série de temps forts dans un roman destiné aux lecteurs qui ont l’âge que j’avais quand j’ai découvert la voile Je me suis dit aussi que ce texte intéresserait mon jeune filleul, Raphaël, quand il découvrirait l’école de voile à la barre d’un Optimiste avant de s’attaquer au 420 et au Hobie Cat. Ce fut ainsi que naquit l’idée d’écrire GARE A LA MAIN DU DIABLE, un thriller jeunesse teinté de fantastique présenté en suivant le premier lien ci-dessous. S’il contribue à procurer quelques heures de bonheur aux lecteurs, à leur faire comprendre mon respect des skippers et des traditions maritimes, mon ambition d’auteur sera atteinte.

Naturellement, dans les romans, il faut aussi des méchants. Mes romans ne sont ni des biographies ni des autofictions, mais les caractères des ignobles résultent forcément aussi de l’observation des motivations les plus sordides de personnes peu recommandables. Contrairement à ce que peuvent penser les lecteurs, le problème de l’écrivain n’est pas tant de créer un méchant vraiment très mauvais que de le rendre moins horrible que des réalités observées pour qu’il reste crédible. Mais ça, c’est une autre histoire dont je vous reparlerai un jour prochain.

QUELQUES LIENS A SUIVRE :

Un accès gratuit aux premières pages de Gare à la main du Diable

http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/article-g-83517093.html

Laurent Bourgnon, skipper et pilote automobile

http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2012/04/28/laurent-bourgnon-pilote-automobile.html

Quelques cartes postales d’Alain Colas, dont la mienne

http://yves.serazin.pagesperso-orange.fr/pages/colas.htm

Les politiques et nos sports favoris :

Certains les aiment et les défendent

http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2007/05/17/un-pilote-aux-affaires.html

D’autres n’hésitent pas à les sacrifier au nom d’accords sournois tenant de la plus méprisable démagogie

http://www.dailymotion.com/video/xakjwz_francois-hollande-les-circuits-de-f_news

D’autres encore vénèrent des dictateurs qui ordonnèrent l’enlèvement de compétiteurs

http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2012/04/14/l-enlevement-de-fangio.html

Thierry Le Bras