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Terdav trail World Tour, St jacques, 13e étape, Le dénivelé des falaises du Célé
Publié le 05 mai 2012 par Sylvainbazin
J'écris mon récit de la journée assis devant un grand feu de cheminée, chez mon ami Bernard qui est allé s'occuper de ses vaches, qu'il avait laissé deux jours pour venir marcher avec moi. Je suis dans une belle ferme ancienne du Rouergue, où je récupère d'une belle journée de marche partagée dans l'amitié.
Ce matin, nous sommes partis d'Espagnac Saint-Eulalie après une nuit calme dans le gîte communal. Un petit déjeuner pris à l'auberge attenante, dans l'ancien couvent, et nous voilà reparti sur ce GR651, une variante du GR65 qui a l'avantage de nous faire passer par la vallée du Célé, ses falaises et ses beaux villages en pierre de causses.
Aujourd'hui, nous allons être bien servi en terme de petits chemins de buis, de belles vues sur la vallée, mais aussi de dénivelés et de sentiers plus techniques. Les randonneurs et pélerins que j'ai rencontré jusqu'à lors qui m'ont dit trouvé pentu et rocailleux certains passages de ce chemin de St Jacques risquent avoir quelques difficultés si ils passent par cette belle variante.
Cependant, ils pourront aussi l'apprécier car elle est vraiment belle. Du bonheur en tous cas pour les trailers et les vététistes. Avec Bernard, nous reprenons notre rythme très régulier et avançons tout en discutant agréablement. Le temps est agréable, ni trop chaud ni pluvieux, l'idéal pour marcher ou courir.
Nous traversons de très beaux villages accrochés à la falaise, qui rythment notre étape. Les maisons sont parfois en partie troglodytes, et nous admirons aussi leurs toits pointus. Souvent, les batisses sont fraîchement restaurées, et avec goûts. La région respire un certain art de vivre à la française.
Les chemins sont quant à eux assez sauvages, je rencontre enfin sur ce chemin de Compostelle un dénivelé à prendre vraiment en considération; sur l'ensemble de l'étape, par petites touches de 50 à 150 mètres, nous friserons les 1600 m cumulés, en positif. Les panoramas sont spectaculaires, les causses sauvergardés. Depuis que je marche ainsi à travers les départements les moins peuplés de France, je me dis que vraiment les grands espaces presque vierges sont encore légions dans notre beau pays.
Le parcours du jour est cependant un peu plus court, 42 kilomètres. Après un premier arrêt pour prendre un verre et acheter un peu de nourriture, nous nous offrons un pique-nique panoramique au bord de la falaise. Ensuite, nous atteignons vite Cabrerets, encore un beau village typique de la région, où nous prenons le café.
Le chemin remonte ensuite vers la grotte de Peyrebelle, par une pente assez raide. La descente suivante nous conduit tranquillement vers l'autre vallée, celle du Lot, que je retrouve après l'avoir longé vers Estaing, où nous atteignons vite Bouziès, le but de notre journée. La pluie nous a rattrappé pour les trois derniers kilomètres mais elle se montre plutot aimable, juste rafraichissante aujourd'hui. J'espère que demain elle restera sur cette note, car mon étape sera longue et je vais rester sans doute longtemps sur le chemin. Juste après l'arrivée, je ressens tout de même un peu de fatigue, les muscles me semblent un peu faibles. Mais une bonne soirée amicale m'attends pour récupérer: je fais en effet une petite infidélité à mes réservations d'hébergements pour dîner et dormir chez Bernard. Une petite heure de voiture nous emmène donc de Bouziès, d'où je repartirai bien entendu demain matin, à un petit hameau près de Villefranche du Rouergue où il a sa ferme. Je vous laisse d'ailleurs pour l'instant sur ces mots pour dîner en sa compagnie...