La société Apple lynchée par le New York Times

Publié le 05 mai 2012 par Boursomax
Par Patrick Abbal Le week-end dernier le New York Times publiait un article retentissant sur les stratégies de domiciliation fiscale du géant à la pomme. D'après une enquête fouillée auprès d'anciens dirigeants d'Apple, la société américaine aurait implanté ses différentes filiales d'investissements dans divers paradis fiscaux et zones franches. Nevada, îles vierges, Irlande, Luxembourg... Que des régions dont la principale activité est le dumping fiscal ! Apple reste cependant discrète sur ses filiales, qui pour la plupart ne sont représentées que par un bureau anonyme où une simple boîte aux lettres. 

Dans quel but ?

Vous l'aurez bien entendu compris, la réponse est : pour payer moins d'impôts. Par exemple le Nevada a un taux d'imposition sur les sociétés qui est nul, contrairement à la Californie où il approche les 9% !
Grace à ces optimisations fiscales Apple aurait économisé plusieurs milliards de dollars d'impôts. 

Quelles répercussions ?

N'oublions pas que le géant à la pomme est devenu récemment la première capitalisation boursière mondiale, et selon certains analystes elle devrait annoncer cette année un bénéfice record de plus de 45 milliards de dollars (C'est plus que les bénéfices réalisés en 2011 par HSBC, JPMorgan et Goldman Sachs réunis). 
Dans un contexte d'élections présidentielles aux Etats-Unis cela pourrait nuire à sa réputation, déjà ternie quelques semaines plus tôt par les revendications sociales et salariales des ouvriers chinois travaillant dans ses usines. Les hommes politiques en lice pour la présidentielle US pourraient faire de cela un cheval de bataille dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises, de la moralité et de l'éthique. En effet les entreprises High-tech représentent un nouveau marché qui est en pleine expansion, du fait de la mutation rapide des modes de consommation, à l'instar de Google, Facebook, LinkedIn et bien d'autres. Elles ont pour la plupart un chiffre d'affaire colossal du fait notamment de l'aspect immatériel de leur production et par conséquent, elles dégagent des marges à faire palir les géants de la grande distribution. Suite à une enquête réalisée auprès de sociétés cotées sur le S&P 500, nous avons pu observer que ces entreprises du secteur High-tech payaient en moyenne 33% d'impôts en moins que les sociétés non High-tech.
Fort de ce constat il ne serait pas étonnant que les choses bougent quelques peu outre Atlantique. N'oublions pas que quelques semaines auparavant ce sont les actionnaires de JPMorgan qui se sont opposés, lors de l'assemblée générale de la banque à la rémunération de leur PDG. Comme quoi l'impensable peu arriver.
Mais au-delà de ces faits, il s'agit bien là d'une piste de réflexion sur un système de taxation des sociétés High-tech qui pourrait voir le jour prochainement.

La fin de la bulle ?

Si le consensus est unanime c'est qu'il a tort. Ce vieil adage boursier pourrait bien se révéler vrai.
La société Foxconn, principal fournisseur d'Apple à été obligée de rehausser les salaires d'une partie de son personnel dans une fourchette comprise entre 20 et 30%, augmentation qui sera certainement répercutée sur les prix de vente. Cela va certainement contribuer à amoindrir les bénéfices d'Apple, qui est actuellement en procès contre son autre principal fournisseur : SAMSUNG, qui lui fournit 80% des composants du célèbre Iphone... Autant d'aléas qui peuvent faire chuter la société.
Le cours d'Apple recule cette semaine à 565 dollars l'action et est enfin entré dans une phase de consolidation depuis maintenant deux semaines. L'action s'était appréciée en ligne droite de près de 40% en l'espace de 3 mois pour atteindre un point haut à 632 dollars.

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