L’AVEUGLE
l’aveugle a de longs doigts
il est une araignée
qui parle
c’est ainsi que là où le temps
traverse dans l’éternité
par cette porte
nous sommes des flocons de neige
nous sommes fort légers
car il le faut en ces matières
qui n’en sont pas
j’entre dans l’âme
en quelque sorte m’entrebâille
et vous regarde
maIS ne VOlS nen
sinon la nuit
.
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FEU NELUGAN
j’entends vos doigts qui craquent
devant mon feu l’automne
les soirs de vent
quand l’horizon par la fenêtre du manoir
devient un vieux rideau
qui claque
je vois aussi très bien
vos mains qui se referment dans la mort
sur les lointains
si proches cependant d’une neige légère
grâce à l’abîme dans les yeux
que j’ai
.
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COMMENT JE REGARDE UN TABLEAU
voilà j’arrive
j’avoue c’est assez simple
J’ai peur
que ce que j’aime
ne soit pas là
ou bien s’en aille
.
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La page de François Hébert sur Les Éditions de l’Hexagone