APOCALYPSE
Carcasses rompues, membres courbatus et gourds
nous voici rencognés sur un balcon obscur
parmi les pilotis moitié déchiquetés
entre lesquels les horizons à sang, à feu
rougeoient en une forêt de sombres vermeils ;
nous palpitons ainsi, pareils à des tumeurs
comme réduits à pâte mal dégrossie,
toujours à mi chemin entre veille et sommeil
accoudés au vide et à ses grands lacs laqués
qui sont autant de glacis glacés et sanglants ;
nous voudrions nous lever, recouvrer nos sens
mais la fin des temps et des espaces
nous cerne !