Photographie 1 : Détail d'une gravure de 1797 ayant pour légende : « Café des Incroyables. Ma parole d’honneur ils le plaisante. » Voir article intitulé Café des Incroyables.
Cet article fait suite à celui sur la blondine et le blondin.
Les mignons et les muguets du XVIe siècle, comme les incroyables de la fin du XVIIIe, les gommeux du
dernier tiers du XIXe et les petits maîtres en général, sont souvent blonds ou cherchent à le paraître. Ils n'hésitent pas pour cela à porter des perruques : depuis la grande mode de celles-ci
(en particulier masculines) qui commence en France au XVIIe siècle et se poursuit au XVIIIe avant d'être plus rare à partir du moment où les cheveux courts pour les hommes deviennent la règle
(voir article intitulé Cheveux courts). Sans doute la mode de cette couleur de
cheveux nous vient-elle d'Italie, comme beaucoup d'éléments à partir du XVIe siècle. Durant la Renaissance il est de bon ton pour les dames italiennes d'avoir une chevelure dorée (le blond
vénitien) et pour les nobles de s'entourer de pages aux cheveux d'ange. On trouve un bel
exemple de cette mode dans cette peinture italienne de Liberale da Verona (vers 1445-1528/1529) datant de vers 1475 et intitulée Les joueurs
d'échecs.
La blondeur est associée à la
beauté et à l'amour. Le terme de 'blonde' désigne encore aujourd'hui la compagne d'un homme.
Le Dictionnaire de la langue verte de 1867 donne une définition du blond avec celle du délicat
: « Délicat et blond, adj. Se dit, ironiquement, d’un gandin, d’un homme douillet, quelles que soient la couleur de ses cheveux et la vigueur de son corps. L’expression date d’un
siècle. » La délicatesse est une vérité inexorable du petit-maître. Elle le désigne même. A moins qu’on entende quelqu’un d’autre par la définition du petit-maître, car la mienne n’est rien
d’autre que celle que je donne.
Le Dictionnaire du bas-langage de 1808 donne cette définition : « BLOND(E). Un beau
blond. Phoebus, damoiseau ; joli garçon à blonde chevelure. / Délicat et blond. Se dit d’un farfadet, d’un pédant ; d’un homme qui s’en fait trop accroire. »
Photographie 2 : Détail d'une petite chromolithographie publicitaire, sans doute de la fin du
XIXe siècle représentant un gommeux.
© Article et photographies LM