5 mai Une vie de chat 3/3 - Nouvelles de demain Que nenni ! Trois jours sans bouffer, la seule vraie distraction de la journée, me battre avec la graisse de phoque… Va falloir trouver autre chose. Pedigree. Mon maître n'a que ce mot barbare à la bouche. Un mot masculin qui se termine au féminin, c'est louche. Je comprends assez vite l'intérêt que porte mon maître à mes ovules. Il fait venir des chats curieux, sans poil à cou long et oreilles pointus. On dirait des fœtus. Ils en voulaient apparemment à mon derche, mais il n'en est pas question. Jusqu'au jour où Gontrand m'a saisie, tenue, et je me suis fait violer par un persan bleu que je ne connais pas, beau gosse, certes, mais qui pue un maximum. J'ai mordu mon maître jusqu'au sang, il a chopé un méchant virus et resté alité et fiévreux deux semaines. J'aurais pu me réjouir si quelqu'un d'autre me donnait à manger. Huit mois ont passé j'ai mis bas dans les pires douleurs huit chatons merdeux, j'en ai bouffé deux avant que Gontrand, ce maître indigne ne se réveille. Il m'a foutu dehors sitôt les gnards sevrés. Paraît qu'il les a tous vendus.
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