Plus on avance, mieux on se rend compte que le cinéma tient à peu de choses. ENTRE ADULTES, comme quelques autres, n’avait pas pour vocation le grand écran, écrit et tourné en une dizaine de jours sans arrière pensée. Au final, on se retrouve avec un film au discours réel et à la passion intacte. Loin des artifices, un film vrai?
ENTRE ADULTES joue au domino : voici douze hommes et femmes d’une même ville, un coin de France où on passe d’un couple à un autre, l’un des deux étant à chaque fois le passeur de l’histoire. Histoire d’amour, d’amants, de maîtresse, de passion sociale, d’harcèlement… Nous voilà devant un éventail de situations où chaque protagoniste fait son propre bilan, dans un quotidien des plus réalistes. Et de fait, on peut y croire. D’une justesse implacable, ENTRE ADULTES ne renierait pas les documentaires les plus reconnus de la télévision (sorte de Strip Tease scénarisé), mais en conservant son enveloppe de fiction.
Tourné en peu de temps, en vidéo, ENTRE ADULTES a du mal à jouer la concurrence esthétique avec le cinéma français en majuscules. Pourtant on préfère largement ce petit bout de film (1h20) de Stéphane Brizé (MADEMOISELLE CHAMBON), danse à douze autour d’une thématique, des portraits sans concession et sans fard. Du premier degré salvateur.